Théo Sicard tourneur d'argile.

Histoire

Théo Sicard, les mains dans l'argile, la tête dans les couleurs

Théo est issu d’une famille de potiers-céramistes avec un père, Louis Sicard, devenu célèbre avec la "cigale branchée" créée en 1895, l’année de la naissance de Marcel Pagnol. Céramiste doué, "marchant dans les pas de son père", mais aussi peintre et aquarelliste de grand talent, Théo Sicard nous a laissé une œuvre impressionnante qui sera bientôt dévoilée aux Aubagnais !

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Lui aussi est né au 16 Cours Barthélemy à Aubagne le 1er mai 1911 ! Le destin de Théo, à une époque où Aubagne était à son âge d’or de l’art de la terre, allait naturellement être tracé dans les pas de son père Louis Sicard. Enfant, il est initié au tour et en devient virtuose, comme son père. Curieux, inventif, intéressé par l’art et la technique, il possède un étonnant coup de crayon et une profonde notion de la couleur et des plans perspectifs. Il est aussi un doux rêveur traduisant ses émotions face à la nature, aux villages perchés, à leurs ruelles mais aussi vouant un véritable culte à la traduction de la transparence de l’eau…

Son métier et ses passions se confondent et se complètent, mais aussi se nourrissent l’un de l’autre. Son art et sa maîtrise s’affirment au fil du temps. Le façonnage de la terre l’a incité à la rigueur, à l’interdiction de l’approximation, à trouver l’équilibre complet et fragile de l’objet premier. D’"ouvrier de la terre" il se découvre aussitôt "artiste" par l’imaginaire de la courbe et la grâce des pièces auxquelles il donne vie. La couleur obtenue par la cuisson des émaux doit être aussi maîtrisée, il devient alors chimiste… et tout cela sert à affiner son dessin et sa peinture pour arriver à une maîtrise parfaite de son art. Théo Sicard sera un créateur prolifique qui réalisera au cours de sa vie, plus de 3000 œuvres, variant entre croquis au crayon, croquis au feutre, aquarelles, gouaches, huiles et bien d’autres techniques.

Tous les sujets qu’il croise ou découvre au cours de ses escapades hors de l’usine, sur sa Monet-Goyon qui se penche dans les virages des chemins de notre Provence, sont bons à être croqués. Il a traversé ce siècle baignant dans l’évidence de la pérennité du travail de la terre, de la couleur des décors et des paysages provençaux. Nous étions alors à l’époque où Aubagne dressait fièrement sa centaine de cheminées vouées au travail de l’argile.

Mais un triste jour de septembre 1970 il est parti, la tête encore pleine de ses couleurs préférées, laissant une partie de son œuvre dans le garage familial.

50 ans plus tard, ce fabuleux héritage d’environ 600 œuvres peintes et 400 pièces de céramiques va être dévoilé aux Aubagnais ! Ce sera le vendredi 21 avril, dans un atelier d’artistes nouvellement créé, l’atelier d’art "Colombins", dans le quartier de La Tourtelle.