Favary

Le domaine de Favary, situé au pied du Garlaban, à la limite entre Aubagne et Roquevaire, possède un patrimoine naturel et architectural riche et une histoire intéressante que nous vous proposons de découvrir ici.

Les origines

Les actes notariés concernant la propriété de Favary nous permettent de remonter jusqu’en 1719. A cette époque, le propriétaire s’appelle François d’Albert de Faveri. La famille d’Albert possède depuis le XVIIe siècle un grand domaine entre Saint-Jean-de-Garguier et Saint-Pierre-lès-Aubagne appelé Roquevaux. Une branche semble donc avoir pris possession d’un domaine à Favary dont la bastide est située à l’emplacement de ce que l’on appelle aujourd’hui la « ferme » de Favary. A la mort de François d’Albert, le domaine est hérité par Jean de Seigneuret, son neveu par alliance. L’héritage donne lieu à un inventaire des objets qui nous renseigne sur l’aspect de la bastide : au rez-de-chaussée se trouvent le salon et la cuisine. A l’étage, quatre chambres pauvrement fournies ; les meubles sont en mauvais état, tout comme les tissus. Le second étage semble servir de grenier, puisque l’on y trouve des olives parsemées sur le plancher, de l’avoine et des amandes. Dans la cave, des tonneaux contenant du vin rouge nous éclairent davantage sur l’activité de la ferme. On apprend également qu’une petite chapelle s'élève à côté de la bastide.

Les Barbarin

En 1810, la propriété est achetée aux de Seigneuret, ruinés lors de la Révolution, par Louis Barbarin. Elle est décrite comme une maison de maître entourée entre autre de vignes, d’arbres fruitiers, de pinèdes, d’oliviers, et disposant d’un bassin, de deux colombiers, d’un parc à cochons, d’un four à pain, d’une bergerie, d’un lavoir… Soit plus de 104 hectares ! On y produit du vin, du raisin sec, des figues sèches, des amandes ou encore des noix. La famille Barbarin agrandit sensiblement le domaine par des acquisitions, notamment celle d’une bastide appelée la Mullerte et ayant appartenu à Marie-Julie Seigneuret épouse Muller.

Ce n’est qu’en 1860, sur décision de François Xavier (dit "Adolphe") Barbarin, que commence la construction du « château » actuel. Il arbore une façade ostentatoire, dont l’aspect imposant est renforcé par la position dominante de l’édifice. Celui-ci est composé d’une vingtaine de pièces réparties sur trois étages à l’arrière et deux à l’avant et d’une grande cave. Une citerne, située sous la terrasse, assure l’approvisionnement en eau.

La chapelle à côté de la maison n'est édifiée qu’en 1878, et c’est le fils d’Adolphe, Henri, qui célèbre la première messe le 30 juin 1878. Plus de 1000 messe sont célébrées dans cette chapelle par celui que l’on appelait tonton l’abbé. La fête de la chapelle avait lieu le 14 septembre. La façade principale était surmontée d’une niche abritant une statue de la Sainte Vierge.

Un projet avorté

En 1988, la commune acquiert le domaine. Un projet de valorisation touristique et environnemental est brièvement envisagé grâce à la présence de nombreuses espèces représentatives de la Provence : chêne vert, chêne pubescent, ou encore un spécimen de pin d'Alep vieux de 300 ans. Ce projet ne voit finalement pas le jour à Favary mais plus tard à la Font-de-Mai et la bastide est revendue à un particulier en 2002. Son emplacement privilégié au pied du Garlaban et sa flore toujours abondante malgré les incendies de 1918, 1942 et 1979 en font un lieu de villégiature de choix.

Le saviez-vous ?

  • Au début du XVIIe siècle, la famille d’Albert se divise en deux : une branche part à Aubagne et devient d’Albert de Roquevaux et l’autre s’installe à Luynes et fonde une des maisons de noblesse les plus importantes de Provence : les d’Albert de Luynes.
  • C’est à Louis de Barbarin que l’on doit la fameuse croix du Garlaban ! Très pieux, il a fait installer une croix en bois le 3 mai 1826. C’est pourquoi le 2 mai les habitants de la vallée montaient allumer le feu de la Sainte Croix. La croix en bois a été remplacée par une croix en ciment en 1928.
  • En 1944, la propriété échappe à la réquisition allemande parce qu’il n’y avait pas encore l’électricité !
  • Dans l’inventaire de l’ancienne bastide, on apprend que des estampes décoraient les murs : Don Quichotte, plusieurs cartes de différents pays, Gargantua, quelques batailles célèbres et des portraits royaux y figuraient.