Marie-Thérèse Gras

Marie-Thérèse Gras fait partie de ces femmes qui ont fait rayonner Aubagne dans le domaine des arts, et notamment le domaine de la musique. Les plus anciens Aubagnais se souviennent encore de ses cours de solfège au conservatoire...

Un talent de famille

Née le 24 février 1898 rue Arnaud Mathieu (actuel boulevard Jean Jaurès), Marie-Thérèse est la fille d'Henri Castelin, professeur d'histoire, et d'Augustine Camoin, professeur de musique et organiste émérite récompensée par le pape Pie XI pour avoir dirigé pendant 50 ans les choeurs à l'église Saint-Sauveur.

Mais le plus célèbre de ses ancêtres est sans doute son grand-père, Bernardin Camoin dit "Camoin-Musique". Professeur, compositeur et interprète, cet autodidacte a écrit de nombreuses oeuvres musicales originales ou adaptées des poèmes de Joseph Fallen.

On comprend donc facilement pourquoi Marie-Thérèse obtient dès ses 9 ans le 1er prix de solfège au Conservatoire de Marseille, puis le 1er prix de piano à 15 ans. Sa précocité et l'obtention du Brevet supérieur l'amènent logiquement à être nommée professeur adjoint au Conservatoire de Marseille.

Une vie effervescente

Le 3 septembre 1921, Marie-Thérèse Castelin épouse Henri Gras, instituteur dans le Var. Deux enfants naissent de cette union, dont Lucienne Gras qui héritera de la fibre artistique maternelle.

En 1932, Marie-Thérèse fonde avec Marie-Jeanne Payan l'association "Les Amis des Arts" dont le premier président sera le poète et pharmacien aubagnais Pierre Fournier. C'est chez la famille Gras que les répétition de l'association ont lieu. Son talent finit par être récompensé au niveau national, puisqu'elle obtient les Palmes académiques avant la Seconde guerre mondiale et remporte en 1963 le 1er prix national d'Art Lyrique de Vichy en présentant avec la troupe des Amis des Arts l'oeuvre Le Sicilien de Molière.

Pendant l'Occupation, elle entre avec son mari dans le réseau de résistants formé par Edmond Garcin.

Un professeur hors-pair

Après avoir assisté Albert Garcin dans la création du Conservatoire municipal d'Aubagne, elle y assure jusqu'en juin 1964 les cours de solfège.

Parmi les Aubagnais qui suivront ses cours, certains poursuivent une carrière internationale. C'est le cas notamment de Joseph Barthélemy-Peloux, à qui elle donne des cours de solfège alors qu'elle n'a que 15 ans, mais qui lui permettent de réussir le concours d'entrée au Conservatoire de Marseille.

Son engagement pour l'enseignement lui vaudra de recevoir les Palmes Académiques avant la guerre, ainsi que la médaille d'argent de la Ligue de l'Enseignement.

Marie-Thérèse Gras s'éteint chez elle, le 27 janvier 1965.

Le saviez-vous ?

  • Aujourd'hui, une salle du Conservatoire d'Aubagne porte le nom de Marie-Thérèse Gras. On y trouve un piano qui a appartenu à sa fille Lucienne.
  • Cette dernière a fait don d'un fonds d'archives comportant de nombreuses photos, des documents sur l'histoire de la famille Camoin-Gras-Castelin, mais aussi de très nombreux ouvrages sur l'oeuvre de Joseph Fallen : le fonds Gras-Castelin.