Dr Joseph Fallen

Le Dr Fallen a été une des figures prépondérantes d'Aubagne au début du XXe siècle. Il a même rayonné bien au-delà de notre ville par son travail, son oeuvre et sa personnalité. Médecin, compositeur et féru de cultures et traditions provençales, il a été reconnu par ses pairs dans tous ces domaines.

Joseph Fallen est né le 3 mars 1863 au 22 rue Jeu de Ballon à Aubagne. Ses parents étaient cultivateurs, ce qui ne l'empêche pas de faire ses études à Marseille, puis à Paris où il sort docteur en médecine. Attaché à sa terre natale, il revient à Aubagne puis ouvre un cabinet à Roquevaire. En 1909, il s'installe définitivement à Aubagne.

A l'époque où les progrès de la médecine sont fulgurants et déterminants pour l'humanité, le Dr Fallen démontre un engagement sans faille pour ses patients. L'épidémie de variole qui sévit en 1906 sur Aubagne est pour lui une première occasion de démontrer son dévouement face à une maladie hautement contagieuse. Mais c'est sans aucun doute lors de la Première Guerre mondiale et l'épidémie de grippe espagnole qui s'ensuit que Joseph Fallen joue son rôle le plus décisif. Il prend au mois de mars 1915 la direction de l'hôpital auxiliaire n°51 au cercle Sainte-Cécile au n°2 cours Legrand (Foch). Il a alors 52 ans. L'hôpital ferme en 1919 mais la grippe espagnole sévit à Aubagne et les médecins de la ville ne peuvent se démobiliser. Selon le Dr Gaimard, Joseph Fallen est le plus débordé par l'épidémie : il aurait traité pas moins de 500 malades sur les 800 cas aubagnais !

On dit que le Dr Fallen soignait surtout les pauvres gens et qu'il n'hésitait pas à laisser un peu d'argent à ses malades pour qu'ils achètent des médicaments. A Aubagne, il fait construire une maison à l'angle de la traverse des Coquières et de l'avenue qui porte aujourd'hui son nom. C'est également là qu'il reçoit ses patients.

Mais Joseph Fallen ne brille pas seulement pour ses talents de médecin et son bon cœur. Il est également un poète et un provençaliste reconnu par ses pairs. Ainsi, il est l'auteur (entre autres) des recueils La Santo Baumo et Raconte e sourneto, mais aussi d'une pastorale, Lou viàgi dei pastouro à Betelèn, composée uniquement de rôles féminins et mise en musique par le grand musicien Bernardin Camoin. Nommé majoral à la Santo Estello d'Arles lors des fêtes du cinquantenaire de Mirèio en 1909, il devient l'année d'après cabiscol de l'Escolo de la mar et ce jusqu'en 1920. Par ailleurs, il ouvre des classes de langue provençale dans plusieurs écoles de la région, notamment au lycée Thiers à Marseille. La consécration arrive en 1919, lorsqu'il est élu à l'unanimité capoulié du Félibrige sur proposition de Valère Bernard. Il occupera cette fonction jusqu'en 1922.

Le Dr Joseph Fallen décède le 13 janvier 1934 après une vie bien remplie, menée au service des autres et de sa passion pour la culture provençale. Il était sur le point d'achever l'oeuvre de sa vie : une Grammaire provençale, finalement éditée par son neveu Victor Cayol en 1938.

Le saviez-vous ?

  • On prête au Dr Fallen la création de la tradition des "treize desserts" de Provence.
  • La maison du Dr Fallen est encore utilisée à des fins médicales puisqu'on y trouve aujourd'hui un laboratoire d'analyses.
  • Il signait souvent ses écrits par un pseudonyme : Joùselet de Garlaban.
  • Joseph Fallen a contribué à glorifier les talents de Louis Sicard dans un ouvrage : Lou ceramisto Louis Sicard.