La villa Barthélemy

Située en plein cœur du centre-ville, la Villa Barthélemy se cache derrière un bosquet, attisant la curiosité des passants. Découvrez donc l'histoire de cette maison hors du commun ayant appartenu à la dynastie des marquis de Barthélemy !

Le quartier de la gare

La villa est implantée au bord du quartier de la gare provenant des biens réunis à partir de 1762 par le seigneur d’Aubagne et évêque de Marseille Jean-Baptiste de Belloy : le parc seigneurial du Bosquet (à l’est) et le domaine de l’évêché (à l’ouest). En 1836, M. de Roux, propriétaire de la Peyronne, rachète les parcelles de terrain autour de l’actuelle gare dont la parcelle qui correspond aujourd’hui à la Villa. En 1840, il y fait construire une maison-restaurant dans le bosquet. L’arrivée du chemin de fer en 1858 lui permet de faire une importante plus-value sur ses biens. C’est en effet à partir de cette date que le quartier se développe et que fleurissent les immeubles, notamment ceux de la rue du Docteur Barthélemy et de l’avenue Jeanne d’Arc qui s’appelle encore à l’époque boulevard de la Gare.

La villa dans l’histoire

En 1863, le Marseillais Joseph Vésin, ancien capitaine de cavalerie issu d’une famille bourgeoise de l’Aveyron, fait l’acquisition de la propriété. Il fait agrandir considérablement la maison pour lui donner son aspect naturel, probablement en 1865, date qui figure sur le linteau de la porte d’entrée. Criblé de dettes, Vésin se voit saisir la villa qui est mise aux enchères dès 1866. Deux ans après, Xavier Sauvaire, deuxième marquis de Barthélemy à qui on doit le financement au tiers par l’Etat de la déviation de l’Huveaune entre 1838 et 1842, donne procuration à son fils Wilfrid pour acquérir la maison. Celle-ci ne quittera plus le giron familial. Le cinquième et dernier marquis, Pierre Sauvaire de Barthélemy, écrivain et explorateur de l’Indochine française, meurt sans descendance dans la villa le 28 octobre 1940. Entre 1939 et 1944, la Villa est réquisitionnée tour à tour par les armées française et allemande, causant de nombreux dégâts matériels.

Architecture et organisation

La villa dispose d’un jardin à l’anglaise avec une fonction essentiellement résidentielle. La maison, située en fond de parcelle, présente une architecture originale sans pareille dans notre territoire, avec un fort parti horizontal. Elle est flanquée de deux avant-corps polygonaux et possède une terrasse très large marquant l’entrée. Le corps de bâtiment central, avec ses six travées de fenêtres, est réparti sur un seul niveau sur un soubassement abritant une cave sur toute la longueur et les deux ailes présentent deux niveaux. Le toit-terrasse est protégé par des balustres. A l’intérieur, le vestibule anime l’espace intérieur et la distribution des pièces. Son plan arrondi articule habilement les pièces. La distribution se fait en enfilade depuis le vestibule ou par un corridor de service desservant par l’arrière toutes les pèces et les ailes.

Le saviez-vous ?

  • Dans Les nouveaux contes de Bougneto, Marius Boyer raconte qu’une nuit, le gardien de la maison, un simple d’esprit appelé Manane et aussi artificier de la commune, aperçut lors d’une ronde un homme dans le couloir portant une lanterne. Pris de panique, Manane sauta par la fenêtre et se brisa la jambe dans la verrière du café qui jouxtait la villa. Pourtant, il n’y eut aucun vol ce soir-là : ce qu’il avait vu n’était autre que son propre reflet !
  • Pierre Sauvaire de Barthélemy, dernier marquis, a été maire du tout petit village de Paray-Douaville (Yvelines) où il possédait un château : le château Barthélemy !
  • Lors de ses expéditions en Indochine, il a pris de nombreuses photos dont certaines sont consultables sur le site Gallica en cherchant "Pierre de Barthélemy".