Gaimard, un nom qui résonne avec tendresse depuis 1934

Amalia Peirano lit ce compliment lors de l’inauguration en 1934 de deux classes de cours complémentaires d’enseignement supérieur pour les filles, aménagées dans la maison des Gaimard tout juste acquise par la commune dans l’optique d’agrandir l’école Chaulan. Cette villa « les Cèdres » était cossue, implantée sur une large terrasse merveilleusement exposée d’où l’on dominait Aubagne. Cachée derrière un portail de fer, une allée traversait le jardin et remontait jusqu’à un escalier marqué par des cèdres majestueux et donnant accès à la terrasse et à la maison, une vaste pinède surplombant celle-ci au nord.

Hercule Paul Amédée Gaimard (1846- 1924) nait au sein d’une famille originaire de Saint-Zacharie, qui embrassa les vocations de médecin et de maire sur 5 générations. Il s’installe à Aubagne après avoir présenté sa thèse sur « L’emploi des greffes animales en chirurgie » à la faculté de médecine de Montpellier en 1876. Il épouse Marie Olive et fait construire la villa « Les Cèdres » en 1912. Il participe à la création du nouvel hôpital-hospice avec le docteur Joseph Fallen. Tous deux vont suppléer avec beaucoup de dévouement les médecins de l’hôpital pendant la Grande Guerre.

Son fils Joseph (1881-1967) est également reçu docteur en médecine en 1906 et intègre l’Hôpital d’Aubagne en 1908. Il est mobilisé le 2 août 1914 et exerce comme médecin militaire pendant toute la guerre avec un dévouement et une bravoure qui sont salués par la Croix de guerre en 1916 et 4 citations. Médecin major, il est ensuite fait Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire le 10 juin 1920. Il reprend son activité à l’hôpital et occupe la fonction d’administrateur jusqu’en 1944. Médecin des enfants assistés (1912-1947), de la compagnie PLM, de la Gendarmerie, il reçoit de très nombreux honneurs dont une consécration ultime : il est nommé Officier de la Légion d’Honneur au titre du ministère de la Santé publique en 1952.

Joseph Gaimard se sépare de la propriété familiale en 1933 au bénéfice de la Ville qui offre ainsi à des générations d’Aubagnaises un cadre champêtre enchanteur pour apprendre. L’école maternelle vient ensuite s’y installer lors de l’ouverture du collège Joliot-Curie perpétuant l’action éducative des lieux qui avaient tant charmé le Préfet de l’époque lors de son inauguration: il avait octroyé alors aux élèves une journée de congé exceptionnel !