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Histoire

Aubagne et Pagnol, un attachement mutuel

Le 27 août 1972, Marcel Pagnol témoignait une dernière fois son attachement à Aubagne, sa ville natale, et à ses souvenirs d’enfance dans cette « Provence marseillaise » qu’il chérissait tant.

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Une photo prise sur le perron de la maison communale résume en tout point ces liens, empreints de respect, de discrétion et d’authenticité. 

Le couple était entouré du député-maire Edmond Garcin, de Mme Gautran-Négrel, la fille de Maria Négrel qui avait mis au monde le « petit Marcel » et de trois personnalités qui allaient être à l’origine de l’enracinement de la mémoire pagnolienne à Aubagne : Georges Berni, biographe et initiateur des circuits, Lucien Grimaud, son ami et premier adjoint et enfin Georges Sicard, journaliste.

Pierre Tchernia au micro, le réalisateur Georges Folgoas, le producteur Claude Heymann avaient entraîné notre académicien à remonter le temps en parcourant les sentiers du souvenir pour le tournage d’un documentaire diffusé par l’ORTF le 1er décembre 1973.

Du registre de sa naissance jusqu’à Aubignane et le Vallon de Marcellin en passant par le château de la Buzine et la Bastide neuve, pas à pas, Marcel Pagnol, vêtu d’une grande chemise à carreaux rouge et noir, avait revisité et commenté, avec quelques pointes de nostalgie, les sites enchantés de son enfance, de ses tournages et renoué avec les anciennes amitiés. D’aucuns se doutaient que cette visite serait la dernière dans notre ville dont il avait fait le portrait dans la « Gloire de mon père » : « C’était une bourgade de dix mille habitants, nichée sur les coteaux de la vallée de l’Huveaune, et traversée par la route poudreuse qui allait de Marseille à Toulon. On y cuisait des tuiles, des briques et des cruches, on y bourrait des boudins et des andouilles, on y tannait, en sept ans de fosse, des cuirs inusables. On y fabriquait aussi des santons coloriés, qui sont les petits personnages des crèches de la Noël. »

À l’occasion de 2024, année Marcel Pagnol, Aubagne est encore actrice de la transmission de l’oeuvre littéraire et cinématographique de son célèbre enfant. Elle conserve dans ses collines, dans sa garrigue, dans ses pierres, dans ses archives les témoignages de l’universalité d’une écriture qui touche toujours aujourd’hui chacun de nous. Le succès des randonnées, des projections, des lectures, des dictées, des événements sur la toile comme sur les planches en hommage à l’auteur ne dément pas l’attachement de toutes les générations aux textes de Marcel Pagnol.

La Ville d’Aubagne propose une riche programmation qui débute le 28 février au Théâtre Comœdia avec la Compagnie Biagini présentant l’adaptation de Marius mis en scène par Frédéric Achard.