Responsable associatif

Irène Billioud

Catwoman

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Irène Billioud a fondé voici vingt ans l'association « Les Chats du cœur », pour soigner et sortir de la rue les chats errants, maltraités, abandonnés. Sa passion pour les félins est plus ancienne encore et a donné un vrai sens à sa vie.

Au bout d'une modeste allée de platanes, qui permet d'échapper au flux de la zone commerciale des Paluds, se cache l'oasis d'Irène Billioud : une maison familiale, qui appartenait à son père médecin, une campagne dans laquelle il tenait à ce qu'elle revienne s'installer. Irène, avec son aide, en a fait un refuge dédié aux chats qu'elle recueille depuis des années, pour les soigner, les nourrir, les stériliser, leur trouver une nouvelle famille dans le meilleur des cas. Cette passion dévorante, qui est devenue l'œuvre de sa vie, est née de sa rencontre avec un univers particulier, les Puces de Marseille. Son frère y est alors directeur du Carré des antiquaires et l'initie à la brocante, une activité qui va la faire vivre un temps.

Mais pour Irène c'est « la misère des chats qui survivent là par dizaines, malades, maltraités » qui est le véritable déclic. « J'ai créé mon association pour les sauver, tout mon argent y est passé. Je récupérais les chats cabossés aux Puces et je les ramenais chez moi à Aubagne. Je les soignais, les faisait stériliser l'un après l'autre. J'avais construit avec mon père les cages pour les soins, un enclos où ils pouvaient vivre en liberté et retrouver un équilibre. J'ai eu jusqu'à 200 chats ici ! » Lorsque le quartier des Puces est assaini, Irène se tourne vers la cité Félix Pyat, l'une des plus défavorisées de Marseille.

« J'y passais deux fois par semaine, j'ai fait tous les étages, toutes les caves. J'ai dû m'imposer face aux jeunes du quartier qui ne m'ont pas accueillie à bras ouverts ! Ils m'appelaient Catwoman, par dérision. À la fin c'étaient eux qui m'indiquaient où trouver les animaux perdus et maltraités. »

Un chemin de vie

Le surnom lui va très bien : une silhouette fine et énergique, un sourire franc sous lequel on devine une volonté de fer et un esprit toujours en éveil. Et surtout une philosophie basée sur l'amour du vivant et le refus de la souffrance, animale ou humaine. « Je ne crois pas qu'un Dieu d'amour a créé ce monde, ce n'est pas possible. Mais je me suis donné cette mission, comme un chemin christique. Il fallait que je suive ce chemin pour aider les chats, mais aussi les gens qui sont dans la difficulté avec leur animal, les vieux qui partent à l'hôpital, qui ont besoin de le faire garder. C'est un travail sans fin, qui m'apporte la paix, je me sens guidée, avec patience, je ressens l'amour. »


Irène veut laisser quelque chose pour les jeunes : avec ses partenaires, elle réfléchit à des projets qui permettraient d’installer son action dans la durée. « La cause animale devrait faire partie des politiques de toutes les villes, au même titre que les crèches et les écoles ! » Elle a trouvé une alliée avec l'élue Sophie Amarantinis, adjointe au maire depuis 2014, et désormais déléguée à la cause animale depuis la 2e mandature de Gérard Gazay : « Irène donne sa vie aux animaux, et quand on aime les animaux c'est qu'on aime aussi les gens. »


À son initiative, une convention a été signée entre la Ville et l'association 30 millions d'amis pour la prise en charge à parts égales du coût de la stérilisation d'un certain nombre de chats recueillis sur la commune: avec l'été qui arrive, un grand nombre de chats risquent malheureusement de se retrouver abandonnés partout en France. À Aubagne, l'association les Chats du cœur se battra pour leur apporter soins et amour.

Les Chats du cœur
06 86 97 31 84