De son passé d'éducateur Tony Tichène a gardé le goût de la transmission.
De son passé d'éducateur Tony Tichène a gardé le goût de la transmission.

Artiste

Tony Tichène

Street artiste

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Pour découvrir l'univers de Tony Tichène, le mieux est sans doute d'entrer dans l'un des lieux qui l'ont accueilli : sur les murs de ce restaurant aubagnais, sons et lumières de la rue s'y révèlent. Le scintillement d'un projecteur qui pourrait donner vie à Marilyn, Wonder Woman ou Spider Man, Hollywood ou Cinecittà, Mickey Mouse ou Topolino, fait vibrer les couleurs et les formes. La bande originale du film serait un mixage de hip-hop, de punk-rock, où résonneraient la voix de Bowie et la guitare de Jimi Hendrix.

D'ailleurs, chacun peut y entendre la sienne, tant cet univers nous semble familier, usé comme un vieux jean dont on ne se lassera jamais. « Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu des crayons dans les mains. J'ai d'abord été attiré par la bande dessinée et à l'adolescence, je me suis mis à faire des graffitis et des pochoirs dans la rue. » Dans les années 80, une génération de futurs artistes se lance à l'assaut de territoires vierges, des friches, des façades aveugles, des hangars désaffectés. Tony Tichène s'initie aux différentes techniques, collage, aérosol, marqueur, dripping. Autodidacte, il se constitue ses propres références : Warhol, Basquiat, Rauschenberg, le pop-art américain, mais aussi les Français Ernest Pignon-Ernest, Villeglé, amoureux de la rue qu'ils vont faire parler chacun à leur manière.

À New-York, à Bristol, à Paris, c'est l'époque des débuts de Banksy, Cope2, JonOne, qui sont devenus aujourd'hui des artistes incontournables. Tony commence à répondre à plusieurs commandes de fresques au pinceau, pour des murs de restaurant, des devantures de magasins. « Parallèlement, j'obtiens mon diplôme d'éducateur sportif et je travaille comme maître-nageur à la piscine de Gémenos. Au bout de quelques années, je suis passé aux toiles, sur lesquelles j'ai continué à explorer le même univers, avec un mélange des techniques que j'utilisais dans la rue. J'ai pu faire quelques expositions et avec la réussite, j'ai fini par abandonner mon activité d'éducateur pour me consacrer entièrement à mon art ».

La reconnaissance venue, il est présent dans les salons internationaux d'art contemporain, représenté par des galeristes à Paris, Lyon, en Suisse ou plus près d'ici à Carry-le-Rouet. Il a exposé à New-York, en Belgique, il participe à des événements où il peint en direct, en solo ou en faisant participer le public. Car de son passé d'éducateur Tony Tichène a gardé le goût de la transmission. Après une première collaboration avec la Maison de quartier du Pin Vert, puis une exposition de ses œuvres à la Médiathèque municipale du 16 au 20 avril 2019, il a décidé de mettre à profit les mois d'inactivité forcée dus à l'épidémie pour mettre sur pied une future école de street art, avec des cours pour enfants et adultes, organisation d'événements et de performances.

Dès que l'avenir s'entrouvrira, son association Tribal Street Art est prête à passer de l'état de projet à celui de partenaire dynamique dans le paysage culturel aubagnais.

Les œuvres de Tony Tichène sont exposées à la galerie Le Pavillon des Arts : www.pavillondesarts.fr , ainsi que sur le site www.artsper.com 

À noter : sensibles à l’engouement des jeunes générations pour le graffiti et le street art, les équipes de l’Espace Art et Jeunesse proposent régulièrement des ateliers d’initiation et de perfectionnement à cette expression artistique.