« À mes voisins ». Telle est la dédicace de l’ouvrage que François Knipping consacre à l’origine des grandes propriétés des Solans. Maraîcher et oléiculteur aujourd’hui à la retraite, la terre est sa passion, Aubagne son ancrage.
« À mes voisins ». Telle est la dédicace de l’ouvrage que François Knipping consacre à l’origine des grandes propriétés des Solans. Maraîcher et oléiculteur aujourd’hui à la retraite, la terre est sa passion, Aubagne son ancrage.

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François Knipping

Maraîcher et oléiculteur

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« À mes voisins ». Telle est la dédicace de l’ouvrage que François Knipping consacre à l’origine des grandes propriétés des Solans. Maraîcher et oléiculteur aujourd’hui à la retraite, la terre est sa passion, Aubagne son ancrage.

Si la terre est un berceau comme le chantent maints poèmes agrestes, celui de François Knipping se niche au pied du Garlaban. Homme infatigable aujourd’hui malmené par la maladie de Charcot, auteur de beaux poèmes qui ont la terre pour thème, sa géographie se dessine entre plaine et restanques : souvenirs de la prime jeunesse dans le quartier des Fiols, de la vie familiale au Plan, à Beaudinard, des exploitations maraîchères à Napollon, de la propriété L'Olivette de Garlaban, acquise aux Solans à la cinquantaine. « Il fallait vraiment être fou, nous l'étions ! », déclare sa femme Jacqueline. Une aventure aux allures d’épopée : ils débroussaillent la « jungle », retapent complètement la maison, remontent les murs des restanques, rendent à la culture six hectares de friches. François Knipping y plante des centaines d’oliviers, tout en redonnant vie aux anciens, « gelés en 1956, brûlés en 1979, puis laissés à l’abandon ».

Il faut dire que l’occasion était trop belle. La propriété L'Olivette avoisine celle de La Joinville, achetée par son grand-père en 1953 et dont il hérita avec joie lors du partage familial des terres. « J’y ai remis en production 3 000 m2 de vignes et installé plusieurs abris pour récolter des salades en hiver. » Ce que François Knipping ne savait pas alors, c’est que bien des années plus tard, La Joinville augmentée de L’Olivette serait au cœur d’une autre aventure : la mise en lumière, à l’issue d’une longue recherche, d’une dynastie originaire du Cap Corse, ayant donné son nom au quartier de Napollon dès le début du XVIe siècle. C’est fin 2019 que François Knipping décide d’en savoir plus. « L’origine et l’étymologie des noms de quartier m’ont toujours intéressé, surtout ceux dans lesquels j’ai vécu. En commençant mes recherches, je ne savais pratiquement rien. Je suis allé de découvertes en découvertes », raconte-t-il.

L’histoire, amorcée sous François Ier, nous transporte en pleine occupation conflictuelle de l’espace maritime méditerranéen, à une époque où la richesse coralienne suscite moultes convoitises. De fil en aiguille, le lien apparaît entre ces Napollon, l’ancêtre à la tête de la grande Compagnie du corail, les propriétés et bastides aubagnaises construites sur leur domaine.

Parmi elle, La Joinville, « grande bâtisse de plan carré avec toitures à quatre pentes à la manière des bastides aixoises ». Elle aurait été la bâtisse principale, tout au moins la première et la plus ancienne de cette immense propriété plus tard morcelée. Havre familial de François Knipping, adossée au Garlaban, elle est à l’image des derniers vers de son poème « Ma terre », « donnant à (son) vallon une touche céleste / Une allure d’éden, un goût de paradis ».

À LIRE
Aubagne dans l’histoire du corail (XVIe – XVIIe siècles) – Retour sur l’origine des grandes propriétés des Solans – La Durande, la Joinville, la d’Orléans, la d’Aumale, la Nemours, la Napollone, Favéry.
François Knipping pour les Amis du Vieil Aubagne, 2020, 17 €.