Manu Gomez a reçu des mains de Monsieur le Maire Gérard Gazay et de l'élue déléguée au Handicap, Brigitte Amoros, la Médaille de la Ville.
Manu Gomez a reçu des mains de Monsieur le Maire Gérard Gazay et de l'élue déléguée au Handicap, Brigitte Amoros, la Médaille de la Ville.

Sportif

Manu Gomez

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À 19 ans, Manu Gomez est à l’aube d’une grande carrière en basket handisport. Déjà champion de France en 2018 avec le club de Hyères, il est devenu l’un des leaders de l’équipe de France espoir (moins de 23 ans) et le meilleur reste à venir : en ligne de mire, une sélection en France A pour les Jeux Olympiques de 2024.

Malgré son jeune âge, il a l’habitude des médailles et des trophées. Depuis plusieurs années son parcours soulève autant d’espoirs qu’il en concrétise: tout semble possible à celui qui a commencé le basket handisport en loisir à 10 ans, sans véritable vocation. Passionné de foot comme son père Jean, il aurait préféré le handball ou le tennis de table, mais va pour le basket… « J’ai découvert un sport de contact, on se frotte beaucoup en fauteuil, et ça m’a plu ! » Indéniablement, Manu Gomez aime les défis. Devenu professionnel, il commence patiemment au bas de l’échelle dans son premier club, le Handi Sud Basket Marseille. En basket handisport, les joueurs sont dotés d’un coefficient selon leur handicap, de 1 à 4,5. Chaque équipe doit donc associer des joueurs de handicaps différents sans dépasser un total de 14,5.

« J’ai commencé le rôle du petit point, celui qui fait les écrans et doit débloquer les joueurs à 4,5. C’est un rôle un peu ingrat, il faut amener les gros points à l’intérieur, mais sans le petit point les autres ne jouent pas ». Il apprend tout au HSBM pendant quatre saisons, puis rejoint Hyères, le meilleur club français. En 2018, à 15 ans à peine, il savoure le triplé Championnat/Coupe de France/Trophée des champions. Entretemps, il est monté au poste d’ailier, puis de meneur de jeu, et a intégré l’équipe de France espoir (moins de 23 ans). Un parcours fulgurant qui s’appuie d’abord sur une aisance en fauteuil et une rapidité exceptionnelles : « Je suis un footeux à la base, je me vois comme un numéro 10, celui qui distribue, qui donne le rythme. J’ai gagné en vitesse et en adresse, mais j’ai encore une bonne marge de progression. »

Frappé d’un accident vasculaire médullaire à deux ans, Manu a grandi avec son fauteuil : « C’était voulu, c’était mon destin, la faute à pas de chance. Je me suis bien débrouillé avec le sport. » Sous sa voix calme et posée on sent les colères passées et une détermination vite forgée: « Enfant, je sentais certains regards lourds, à la plage par exemple. Ces regards ne devraient pas exister, aujourd’hui encore j’ai du mal à me contenir devant certaines réactions. » L’autre pilier de sa réussite, c’est le soutien constant de sa famille, l’amour et la fierté de ses parents Myriam et Jean. Pour Manu, pour les autres, ils créent en 2008 l’association Courir vers l’avenir, avec le but de mieux intégrer les enfants et jeunes handicapés, favoriser la mixité avec les valides. « J’essaie de leur rendre tout ce qu’ils m’ont donné en obtenant des résultats. »

Aux derniers championnats d’Europe joués en Italie, Manu emmène la sélection française jusqu’à la 5e place et décroche une qualification aux Mondiaux du Japon l’année prochaine. Un Manu Gomez survolté qui obtient largement sa place parmi le 5 All Stars, qui honore les cinq meilleurs joueurs de la compétition. « Ce 5 All Stars, il est pour mon père », pour Jean, durement éprouvé par la maladie, et sa famille fragilisée. Cette année, Manu a choisi de revenir jouer à Marseille, juste à côté. Le basket handisport, c’est aussi spectaculaire que le basket: même terrain, mêmes paniers, même temps de jeu. Il faut absolument aller voir Manu bousculer les défenses et virevolter sur les parquets, il aura besoin du soutien de tous les Aubagnais pour traverser cette épreuve et atteindre ses objectifs sportifs.