Ce domaine familial est en train de renaître en s'orientant vers la production d'une huile d'olive bio de grande qualité.

Environnement

Découvrir le domaine du piémont du Garlaban

Adossé au Garlaban, ce domaine familial est en train de renaître en s'orientant vers la production d'une huile d'olive bio de grande qualité. Visite guidée au cœur d'un site privilégié.

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C'est l'une des dernières bastides qui dominent la vallée, avec ses grands platanes et son ancien puits. Et de splendides arbousiers dont le vert franc réveille la douce tonalité de l'oliveraie qui s'étend vers le sud. Un petit ruisseau scintille au soleil, une vieille brouette finit de rouiller devant quelques pieds de vigne, derniers vestiges d'une époque qui change. « Mes parents ont fait l'acquisition de ce domaine en 1979, plus précisément une semaine avant l'incendie du mois de juillet » explique Gérard Pieri, le propriétaire des lieux, accompagné de ses enfants Emmanuelle et Christophe. « Nous y avons longtemps cultivé les plantes médicinales, qui demandent beaucoup d'eau et de main d'œuvre, pour notre entreprise La Tisane Provençale. Dans les années 2000 une grande partie du domaine a été replanté en oliviers. Ce n'est que récemment que nous avons tous pris conscience que ce site magnifique méritait d'être autrement mis en valeur. » La décision est prise, ce sera la reconversion complète vers une culture en bio, la construction d'un moulin, avec pour objectif la production d'une huile aubagnaise de grande qualité.

 

L'esprit de Pagnol toujours vivant

Le domaine compte 2 500 oliviers dont 2 000 plantés en 2003 et 2005, et 500 plus anciens qui ont échappé aux incendies de 1979 et 1983. Le passage en bio est exigeant : il faut repenser complètement l'irrigation, supprimer tout traitement chimique. Pour permettre un débroussaillage jusqu'au pied des arbres et assurer la meilleure protection contre les incendies le réseau de goutte-à-goutte est créé en aérien. Une station de pompage ultramoderne est installée, qui alimente une immense réserve accessible aux pompiers et permet une utilisation optimale de l'eau sur tout le domaine.

« Nous espérons la construction et la mise en service du moulin en 2022 » indique Christophe, complètement impliqué dans le projet, comme sa sœur Emmanuelle. Tous deux projettent de suivre une formation en oléologie et ont à cœur de produire une huile typée de grande qualité : constituée en majorité de la variété aglandau, complétée d'un peu de cayanne, de picholine et de bouteillan, la production actuelle est déjà excellente, « fruité vert assez puissant, délicieuse sur les asperges et la mozzarella » ajoute Emmanuelle en souriant.

À terme, la création d'une AOP (appellation d'origine protégée) aubagnaise est envisagée. « Nous sommes très attachés à notre patrimoine culturel provençal. Tous les travaux, réfection des restanques ou irrigation, ont été faits dans le respect du travail des aînés. Pour nous l'esprit de Pagnol est toujours vivant. » Une fois le projet sur les rails, c'est dans cette logique de transmission que la famille prépare une ouverture du domaine aux randonneurs et aux classes des écoles d'Aubagne.