Un dirigeable Astra-Torres devant le hangar, quartier Coulin, en 1917.

Culture

14-18. Voler, un rêve fou

Du 13 octobre 2018 au 26 janvier 2019, le centre d’art contemporain Les Pénitents Noirs nous fait partager le rêve d’Icare à travers l’histoire des Dirigeables pendant la Première Guerre mondiale et les découvertes scientifiques, technologiques qui en ont découlé. L’artiste plasticienne Véronique Duplan y installe ses dessins si singuliers.

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La Première Guerre mondiale, l’ossature des dirigeables, les ailes et la peau qui les recouvrent, les dessins de Véronique Duplan. C’est en substance l’ensemble de ce qui est proposé aux visiteurs avec l’exposition « 14-18. Les Eclaireurs du Ciel ». Une proposition artistique, scientifique, historique, une exposition pluridisciplinaire où tout est lié, avec cohérence et où le visiteur va pouvoir se construire une histoire, son histoire en se promenant d’une discipline à l’autre, du scientifique à la poésie et à l’art. Les commémorations de la Grande Guerre offrent ainsi l’opportunité de mettre à l’honneur une partie de l’histoire d’Aubagne en présentant ce qu’a été la base d’aérostation du quartier Coulin, entre Aubagne et Gémenos.

Le contexte militaire situe et explique le rôle de la base entre 1916 et 1922. En 1914 l’armée française possède cinq dirigeables et sept ballons captifs. Ces dirigeables vont jouer un rôle important pendant le conflit en permettant le transport de plusieurs tonnes de bombes, pour devenir ensuite des engins repris par la Marine Nationale afin de protéger les côtes en repérant les navires et sous-marins ennemis.

Mise en scène par Coralie Duponchel, l’exposition présente des objets du quotidien qui illustrent l’engouement populaire pour cette découverte, de la montgolfière au dirigeable. « Cette exposition, je l’ai construite, explique Coralie Duponchel, à la manière des albums de découverte que je feuilletais enfant. » Les dessins de Véronique Duplan participent de cet émerveillement. Loin d’illustrer le propos, ils entraînent le visiteur dans le monde si difficile de la guerre mais aussi dans celui du rêve généré par l’idée même de voler. Ses dessins à la plume plein de minutie n’occultent jamais le support qui les accueille, le papier. Sans cadre, l’artiste travaille le « minuscule » presque de manière obsessionnelle. Véronique Duplan parle d’archéologie, de traces, du passage des hommes sur terre. Elle nous fait rêver par la présence d’oiseaux, témoins de la circulation du vivant dans le paysage.