Jacques Di Sarro à sa table de travail
Jacques Di Sarro à sa table de travail

Jacques Di Sarro

Artiste peintre

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Il aime saisir la transparence, le fugace, l'instantané. Il peint le mouvement, le reflet, l'apparition. Aquarelliste depuis trente ans, Jacques Di Sarro n'a pourtant jamais touché un pinceau le jour où son fils lui offre une jolie boîte d'aquarelle comme cadeau de départ à la retraite. Son épouse fait de même avec une magnifique boîte de peinture à l'huile, mais il a fini par préférer la peinture à l'eau, dans laquelle il s'est jeté à corps perdu. Il se met à partager avec d'autres amateurs un atelier de la Ville de Paris, qui lui propose au bout de deux ans de reprendre le cours d'aquarelle au départ du professeur. Il décide alors qu'il est temps de prendre sa petite valise et montrer ses oeuvres à quelques galeristes. Il convainc bientôt la galerie Médicis de réaliser sa première exposition, Place des Vosges.

Les couleurs de l'eau

En 1995, il prend la direction de la lumière du sud, s'installe à Aubagne, se rapprochant ainsi de sa famille, déjà provençale. C'est le début d'une seconde carrière, après celle de directeur des formations à la Sécurité Sociale. Artiste, mais passionné par l'enseignement et le partage, il s'efforce de réaliser chaque année une exposition et un atelier : « J’ai toujours donné des cours : j’ai appris à enseigner et j’adore transmettre, je suis fan de formation professionnelle. J’ai eu beaucoup de chance, j’ai rencontré des personnes bienveillantes tout au long de ma carrière de peintre. »

Jacques Di Sarro participera du 15 au 19 février au Salon Dessin et peinture à l’eau 2023 au Grand Palais Éphémère à Paris.

Attention, l'homme reste jaloux de son espace de création : pas question de venir le distraire quand il s'affronte à la feuille de papier et à la subtilité de l'eau. « Je préfère travailler chez moi, en atelier : en extérieur je ne supporte pas les questions des passants, même bien intentionnés. Je travaille essentiellement d’après photographies. Je ne peins que ce qui me plaît, jamais sur commande. L'aquarelle, c’est une bagarre constante avec l’eau, d'ailleurs je peins debout le pinceau dans la bouche, c’est un combat ! On va du plus clair au plus foncé, les couleurs transparaissent toujours, on ne peut pas corriger. »


Le fugitif, le naturel, l'instantané, le rapport à la photographie, ça ne vous rappelle rien ? L'impressionnisme, bien sûr ! « J'aime tous les impressionnistes ! J'ai dû peindre le Vallon des Auffes une trentaine de fois avec des lumières différentes ! » Jacques Di Sarro considère qu’une peinture n’est jamais achevée, et s’accomplit avec le regard du spectateur : « C’est lui qui la termine, avec sa propre interprétation. Elle est donc toujours vivante car les observateurs sont tous différents : une peinture ne meurt jamais. »

Interview de Jacques Di Sarro - février 2023