Frédéric Mistral à Maillane en 1911. Photo issu du Fonds Cancellieri.

Histoire

Frédéric Mistral, un ami d'Aubagne

Après le bel hommage rendu au Dr Joseph Fallen, comment ne pas évoquer lou Mestre et ami, Frédéric Mistral, en cette année 2024 riche de multiples célébrations...

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Si le poète est mort à Maillane le 25 mars 1914, c’est bien plus les anniversaires liés à son œuvre nourrissant encore la littérature et l’histoire des arts que les Provençaux vont célébrer tout au long de l’année.

Le plus important en est bien sûr la fondation du Félibrige par Mistral et un groupe d’amis à Font-Ségugne le 21 mai 1854, qui tient encore une place prépondérante dans la transmission de la culture et de la langue provençale. Miréio est l’anniversaire le plus représentatif, il s’agit de son premier chef-d’œuvre créé en 1859, un poème épique en provençal en 12 chants qui séduisit Lamartine à qui il était dédié au point qu’il déclara « Grâce à vous, un pays est devenu un livre ! ».

Ce poème fut porté par Charles Gounod au Théâtre Lyrique du Châtelet à Paris le 19 mars 1864, en présence de Mistral et véritablement popularisé par la musique. Vincent et Mireille devinrent des figures immortelles, représentés dans l’art santonnier en illustration par notre mère des santons Thérèse Neveu. Elle fit offrir d’ailleurs à Mistral par l’intermédiaire du Dr Fallen et de Louis Sicard en 1904 un exemplaire du couple au destin romantique qui prirent place au Muséon Arlaten dotant en retour leur créatrice d’un très beau compliment : « Ma belle Santonnière, (…) Vous êtes une artiste d’exception et une f ière Provençale ! »

Elle créa ensuite un santon représentant lou Mestre en chasseur, fusil à l’épaule, un lapin dans la main gauche, avec son chien. Le 21 décembre 1894, Mistral assiste à la première représentation de l’opéra Calendau au Théâtre des Arts à Rouen, une œuvre tirée de son poème paru en 1867 dans lequel il évoque notre ville à travers une étude étymologique. « Garlaban, montagne voisine d’Aubagne. Ce sont probablement les navigateurs phéniciens qui ont baptisé le Mont Garlaban. La blancheur de ce sommet calcaire a du reste valu au pays qu’il domine le nom latin d’Albania, Aubagne ».

Le 17 novembre 1904, Mistral est lauréat du Prix Nobel de Littérature marquant ainsi la reconnaissance internationale de la langue provençale. Une reconnaissance que les édiles aubagnais ne manquèrent pas de concrétiser puisque deux rues adjacentes rendent hommage au Félibre. En 1909, la Ville, allant accueillir un Congrès félibréen, donna à la rue longue le nom de Frédéric Mistral et en 1930, pour le centenaire du poète, la rue Peucelle devint la rue Mireille.