Caporal-chef Vladimir

Courage et solidarité : l’esprit de la Légion

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Le parcours de vie du caporal-chef « Vladimir » est comparable à celui de nombre de ses camarades. A 20 ans, il prend la décision de s’engager dans la Légion étrangère, à la lecture d’une petite annonce en dernière page d’un quotidien de sa Lituanie natale. Il parcourt 3000 kilomètres pour arriver à Strasbourg et frapper à la porte du centre de recrutement. Il ne parle pas français, n’a plus que quelques francs en poche, ne sait pas où dormir le soir, et, dès le premier jour, le recruteur lui révèle le sens de la solidarité en lui offrant l’hospitalité. Une semaine plus tard, il entame sa formation à Aubagne. Il pense alors s’engager pour 5 ans, son « mariage avec la Légion » dure depuis près de 25 ans.

Au Kosovo, en Afghanistan, Côte d’Ivoire, Centrafrique, « Vladimir » est mis en situation de responsabilité, comptable de sa vie et de celle de ses équipiers. Sa vocation opérationnelle connaît une rupture en 2018 : « Vladimir » est victime d’un grave accident lors d’un entraînement. Il est tout près de perdre sa jambe. Il doit passer une année à l’Hôpital Laveran à Marseille en fauteuil roulant, puis doit subir deux années de rééducation. Une artère a été touchée, il a perdu la sensibilité de son pied. Pendant le temps consacré à sa réparation, « Vladimir » a un choix déterminant à faire : être réformé et retourner à la vie civile, ou bien tenter de trouver un poste adapté au sein de la Légion, avec l’accord des médecins et du commandement. Le Général Lardet, commandant de la Légion étrangère, le convainc de devenir le référent des légionnaires blessés dans l’institution des Invalides de Puyloubier.

Le caporal-chef « Vladimir » remet son treillis et reprend donc le service actif auprès de ces jeunes blessés, afin de les accompagner dans leur parcours de résilience. Il s’appuie sur une canne pour marcher. Face à ces jeunes soldats atteints dans leur chair, son statut de légionnaire actif blessé les touche. « La Légion, c’est la famille ! Je suis un exemple pour eux. Le travail psychologique avec un blessé est important : l’existence de l’Institut représente une lueur espoir ! Moi-même lorsque je traverse des moments difficiles, c’est le code d’honneur du légionnaire qui me guide. Certains qui choisissent la vie civile peuvent le regretter par la suite. »

« Vladimir » a attendu près de vingt années avant de demander sa naturalisation, qu’il a obtenue en 2021. Devenir Français était un choix mûrement réfléchi, l’aboutissement d’un parcours exceptionnel au sein d’une institution qu’il sert toujours avec fierté et honneur.