La grande crèche panoramique est l’expression d’une politique culturelle fondée au milieu des années 60, laquelle aboutira à l’installation de l’œuvre en décembre 1966 dans le kiosque à musique de l’esplanade de Gaulle. Paul Dol et Théo Sicard, les artistes, en imaginent la maquette. Alphonse Zabala et Claude Barotto, les techniciens municipaux assurent la construction de la structure porteuse. Marbec, professeur de moulage aux Beaux-arts de Marseille réalise les montagnes de plâtre, décorées par Auguste Sieyès et Raymond Amy. Joseph Scaturro, le facteur créchiste, construit les maisons et met en place la centaine de santons confiés par les six plus grandes familles de santonniers de cette époque : les Chave, Neveu, Peirano, Smacchia, Tacchi et Amy. Protégée par des palissades de canisses, la crèche fait le bonheur de 40 000 visiteurs cette année-là.
La crèche panoramique met en scène chaque année le mystère de la naissance de Jésus, en s’inspirant de la Pastorale. Sont traditionnellement représentés l’Annonce aux Bergers, le cheminement de tout le petit peuple provençal vers la sainte Etable et l’Adoration de l’Enfant divin. La crèche panoramique du Kiosque devenu Petit Monde de Marcel Pagnol cède définitivement le pas en 2009 à celle du cours Foch, laquelle existait depuis 1993 sous le vocable de Crèche provençale géante.
Présentée sur fond de Garlaban, elle ne deviendra panoramique qu’une dizaine d’années plus tard, offrant aux yeux du public des décors et des personnages de plus en plus nombreux. La crèche met en scène cette année Thérèse Neveu et son frère Louis Sicard, deux personnalités aubagnaises qui ont marqué l’histoire de l’art santonnier et de la céramique. Louis a donné à la Provence son symbole le plus représenté : la cigale, tandis que Thérèse a élevé une activité familiale d’appoint à un véritable métier d’art dont les santonniers d’aujourd’hui sont les héritiers.