Tradition : Aubagne, ville de tradition

Depuis 2014, l’équipe municipale défend une Provence à visage humain en faisant de l’identité provençale un fil vivant entre passé et avenir, notamment à travers des actions ambitieuses destinées à renouveler, à valoriser et à transmettre un patrimoine vivant. Ville natale de Marcel Pagnol, berceau des santons et de la céramique, Aubagne cultive avec passion ses racines provençales. Cette année encore, la ville d’Aubagne perpétuera ses traditions à l’occasion d’Argilla et du 130e anniversaire de la naissance de Marcel Pagnol.

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Affirmer l’identité provençale

Un des axes majeurs du projet municipal est d’affirmer l’identité provençale de la ville d’Aubagne, nommée symboliquement Aubagne-en-Provence. La valorisation et la transmission de cet héritage ont été ainsi placés au cœur de la politique de la Ville. Cela s’est traduit par la création de la Cavalcade dans le centre-ville d’Aubagne, de l’installation d’une crèche provençale au sein de l’Hôtel de ville, et de la redynamisation d’événements comme le feu de la Saint-Jean, la marche des Rois, les Rusticales de Beaudinard ou la célébration de 1895, année de naissance de Marcel Pagnol, sous la forme d’une fête d’époque. « Autant de moments qui nous rassemblent, honorent notre histoire et renforcent le lien entre les générations » explique Geneviève Morfin, adjointe déléguée au Patrimoine, aux Traditions et à la Ville Lecture. « Nous soutenons activement le folklore, les fêtes locales et les rendez-vous populaires. Les traditions représentent une richesse précieuse, mais aussi une responsabilité, car il ne s’agit pas de les figer mais de les faire vivre et de les transmettre » insiste-t-elle. Les spectacles traditionnels comme Le Gros Souper ou la Crèche vivante se produisent désormais chaque année sur la scène du théâtre Comœdia. Des associations comme Lei Dansaïre de Garlaban, l’Estello Aubanenco ou l’Escandihado Aubanenco participent à ces nombreuses manifestations culturelles et populaires.

La transmission de l’identité aubagnaise s’illustre également par la mise en valeur du service Archives et Patrimoine de la ville, lequel vient de fêter ses 20 ans ainsi que par la restauration des œuvres et des monuments. Plusieurs tableaux anciens religieux et non-religieux ont retrouvé leur éclat. La Vierge de Beaudinard et l’orgue de l’Eglise Saint-Sauveur ont été réhabilités et le buste de Jean-Baptiste Chaulan a été restauré.« Un important travail a été mené lors de l’entretien de notre patrimoine » poursuit Geneviève Morfin, « la restauration du monument à la Victoire du Cours Foch confirme cette volonté. Avec la Fondation du Patrimoine et le lancement d’une souscription publique, nous permettons aux habitants de contribuer activement à la sauvegarde de notre patrimoine commun. » Toutes ces actions sont de nature à faire vivre l’héritage patrimonial aubagnais, à l’instar de celles consacrées à la valorisation de la filière argile. 

Aubagne, capitale mondiale du Santon

Les santons de Provence sont de petites figurines en argile très colorées, représentant la scène de la nativité dans la crèche de Noël, ainsi que toute une série de petits personnages incarnant les habitants d’un village provençal et leurs métiers traditionnels. La ville d’Aubagne est l’ambassadrice de cet artisanat traditionnel dans le monde entier.

Cette notoriété s’est intensifiée depuis 2014 avec une recrudescence d’entreprises santonnières et la création du village des santons par l’équipe municipale en 2017. C’est à ce jour la plus grande exposition de santons au monde abritant plus de 4 000 figurines présentées au sein de 19 villages miniatures et comptabilisant plus de 160 000 visiteurs. Aubagne dispose aujourd’hui de 17 santonniers sur son territoire. De plus, le renouvellement du marché d’hiver, avec sa fête des santons et l’installation d’une crèche panoramique située sur le cours Foch, a accru considérablement la visibilité des santons aubagnais. Le marché aux santons d’Aubagne a été élu marché préféré de la région par les auditeurs de France Bleu Provence en 2023.

Et s’il est une artiste qui fait la fierté d’Aubagne, c’est bien Thérèse Neveu ! A l’origine de l’art santonnier et de son développement, Thérèse Neveu née Sicard en 1866, est la première à cuire au four ses créations, les santons étant jusqu’alors confectionnés en terre crue séchée au soleil. Puis, elle fait sortir le santon de son registre religieux : elle innove en reproduisant des personnages existants et connus de tous, comme Margarido ou Virginie du Garlaban, ou bien des métiers voués à disparaître, sous l’influence de l’académicien et félibre Frédéric Mistral, qui l’appelait « ma bello santouniero ». « La beauté de ses santons n’est plus à démontrer. Par sa manière de leur donner vie, de les ancrer dans le monde provençal, elle est une santonnière incontournable » déclare Sylvie Neveu-Prigent, son arrière-petite-fille, qui s’attache à faire vivre son héritage. L’année 2026 sera l’occasion de célébrer à la fois les 160 ans de sa naissance et les 80 ans de sa disparition.

Aujourd’hui, aux côtés des services de la Ville, deux associations professionnelles, « l’Association des Céramistes et Santonniers du Pays d’Aubagne » et « l’Argile, céramique et santons de Provence », participent activement à la dynamique de la filière.

Par ailleurs, la ville d’Aubagne détient deux autres établissements emblématiques susceptibles de promouvoir les santons de Provence :

Le musée du « Petit monde de Marcel Pagnol », réinstallé à la cour de Clastre, sur le site même des anciens ateliers de Thérèse Neveu, lequel rend hommage à l’œuvre de Marcel Pagnol grâce à l’exposition de plus de 200 santons.

La galerie Argilla, véritable maison de la céramique et du santon, qui permet à une cinquantaine de professionnels d’exposer et de vendre leurs créations au cœur de la ville.

Ces espaces accueillent chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, témoignant ainsi de l’attractivité des santons de Provence et de la pérennité d’une des traditions phares aubagnaises.

L’art de la céramique : de terre et de feu

À Aubagne, la terre n’est pas muette : elle parle entre les mains de ceux qui la façonnent. Depuis des siècles, l’art de la céramique fait partie de l’âme de la ville. Des ateliers familiaux aux créations contemporaines, le geste se transmet, précis, patient, chargé de mémoire et d’émotion. La création de l’École de la Céramique en 1989 forme chaque année de nouveaux artisans dans les métiers du tournage, du moulage et de la faïencerie d’art.

Ici, l’argile devient œuvre : utilitaire ou décorative, simple ou audacieuse, toujours habitée. Les potiers, véritables poètes du feu, perpétuent un savoir-faire ancestral tout en ouvrant la voie à la création d’aujourd’hui. Aubagne ne se contente pas de préserver cet art : elle le fait vivre, le célèbre et l’ouvre au monde.

Soucieuse de renforcer l’identité provençale de la ville, l’équipe municipale n’a de cesse d’innover et de renouveler les événements majeurs liés à la filière argile tels que le marché d’été de la céramique et des santons permettant à une quinzaine de créateurs de présenter leurs œuvres, le marché aux santons et à la céramique qui anime le centre-ville chaque hiver en réunissant une vingtaine de santonniers et de céramistes dans une ambiance chaleureuse et festive, tandis que la biennale Argilla, premier marché potier de France à ciel ouvert à portée internationale, rassemble plus de 180 exposants issus de plus de 15 pays différents.

Récompensée pour les efforts poursuivis par ses élus, la ville d’Aubagne a été inscrite sur la Route européenne de la céramique, itinéraire culturel certifié par le Conseil de l’Europe en 2024 fédérant 23 villes d’Europe. Forte de cette labellisation, Aubagne deviendra la capitale européenne de la céramique les 9 et 10 août prochains en organisant Argilla 2025 en présence de plus de 230 céramistes provenant de 17 pays.

Accueillant de prestigieuses fabriques comme la Poterie Ravel ou Les faïences Sicard sur ses terres – cette dernière célèbre cette année les 130 ans de la création de la fameuse Cigale -, la ville d’Aubagne possède un fonds patrimonial exceptionnel et conserve plus de 18 000 pièces de céramique et de santons, dont certaines datent du XVIIe siècle, ainsi que des archives précieuses sur les ateliers et les familles d’artisans locaux.

Si l’art de la céramique aubagnais jouit d’une notoriété reconnue mondialement, l’équipe municipale vient d’ouvrir un nouveau chapitre au livre de la céramique et du santon fondé sur la transmission : l’acquisition récente de la Villa Barthélémy marque ce tournant décisif. « Cette bâtisse du XIXe siècle, située près de la gare, deviendra le futur grand musée de la céramique : le projet prévoit la présentation de ses collections patrimoniales et contemporaines, des ateliers, des résidences d’artistes et des conférences, faisant de ce lieu un centre de rayonnement pour le savoir-faire aubagnais et un levier d’attractivité touristique et culturelle » se réjouit Patrice Jarque, conseiller municipal délégué à l’Artisanat et aux Métiers d’art.

La céramique fait partie du paysage aubagnais depuis des siècles et participe ainsi de l’identité provençale de la ville, comme le plus illustre de ses académiciens : Marcel Pagnol.

Marcel Pagnol : la mémoire en héritage

Dès 2014, l’équipe municipale constate que l’œuvre et les valeurs de Marcel Pagnol ne sont pas assez représentées dans la ville d’Aubagne. L’objectif est clair : Marcel Pagnol doit retrouver sa place au cœur de sa ville natale.

Pour ce faire, la ville se rapproche de Nicolas Pagnol, petit-fils de Marcel, et elle organise une année d’hommage à la mémoire du célèbre académicien en partenariat avec l’association AD2C en 2015.

Après le 50e anniversaire de son décès en 2024, Aubagne célèbre cette année le 130e anniversaire de la naissance de Marcel Pagnol. Observateur minutieux de son pays et de ses contemporains, Pagnol a décrit avec une humanité incomparable la Provence de son temps, dans sa lumière comme dans sa face la plus sombre. Ses romans, ses pièces, ses films interrogent sur notre rapport aux traditions et c’est ce questionnement qui rend son héritage si vivant et cher à nos cœurs.

L’hommage qui lui est rendu cette année montre la volonté de la Ville de diversifier les animations artistiques et culturelles afin de toucher tous les publics. Après la pièce « Jules et Marcel » jouée en février dernier au théâtre Comœdia ou la retransmission du concert de ses musiques de films en avril, ses admirateurs pourront assister cet été aux balades théâtrales à la Font de Mai organisées par l’Office de tourisme, partenaire de cette année Pagnol. Au rythme d’un événement par mois, projections, expositions, ateliers vont s’enchaîner jusqu’à la fin de l’année, avec un temps fort en octobre prochain : la présentation en avant-première de « Marcel et Monsieur Pagnol », le film d’animation de Sylvain Chomet, au cinéma Le Pagnol bien sûr !

Rendre hommage à la mémoire de Marcel Pagnol ponctuellement est une chose, mais l’équipe municipale ne voulait pas s’arrêter là, encore fallait-il installer l’âme de Pagnol durablement dans la ville, pour affirmer l’identité provençale d’Aubagne. C’est aujourd’hui chose faite : en accord avec Nicolas Pagnol, la municipalité a lancé la création d’un Parcours d’Art Public Urbain en sollicitant des artistes contemporains. Ces derniers proposeront une œuvre permanente qui jalonnera un parcours thématique « Marcel Pagnol » constitué de 5 œuvres. Parmi les 75 artistes ayant participé au concours, Fouch, Frédérique Fleury, Grégory Valentin, Christophe Milcent et les associés Docteur Colors ont été retenus et leurs créations seront disposées place Pasteur, avenue des Goums, place Lucien Grimaud, à l’Espace des Libertés et à l’école Antide Boyer. « Entre tradition et modernité, ces œuvres sont une interprétation libre de l’univers de Marcel Pagnol qui renforcent l’identité de la Ville natale de l’auteur, l’image provençale d’Aubagne mais aussi l’attractivité de notre cœur de ville » souligne Philippe Amy, adjoint au maire délégué à la Culture et aux Evènements culturels. « Aubagne confirme sa volonté de faire vivre, partager et renouveler ses traditions, en associant transmission, création et ouverture sur le monde.»

L’enjeu de la représentativité de Marcel Pagnol à Aubagne est double : cela permet de faire rayonner son œuvre et de transmettre ses valeurs, notamment par la jeunesse aubagnaise dans le cadre de l’Espace Art et Jeunesse qui s’inscrit dans le label 100 % EAC (Éducation Artistique et Culturelle), puis de concourir à l’attractivité touristique de la ville.

L’attachement des aubagnais au plus illustre de ses ambassadeurs n’est plus à démontrer et cette relation filiale participe à la valorisation de l’identité provençale de la ville d’Aubagne.