1/ Harmoniser le patrimoine naturel
Une gestion antérieure de la forêt et de l’agriculture au coup par coup a généré une forme de mitage, c’est-à-dire un manque de coordination et de vision d’ensemble s’éloignant d’une zone naturelle et agricole harmonisée et propice au développement. Ce choix politique n’était pas à la hauteur des enjeux environnementaux, tel était le constat que fit la nouvelle équipe municipale à son installation dès 2014. Pour Matthieu Hermant, conseiller municipal délégué à l’Agriculture et à la Forêt, le premier défi pour l’équipe municipale de Gérard Gazay a été dans un premier temps de mettre en place une véritable coopération avec l’Office National des Forêts (ONF) pour la gestion des 600 hectares de forêt communale recensés à Aubagne Quant à l’agriculture, la Ville avait à faire face à la situation financière périlleuse de l’ASAMIA (Association syndicale autorisée de modernisation des irrigations d’Aubagne) dans la plaine agricole de Beaudinard, ce qui mettait en danger 55 familles d’agriculteurs qui n’auraient plus eu accès à l’eau agricole. « Le Maire s’est convaincu depuis longtemps de la nécessité de renforcer notre agriculture aubagnaise et les circuits courts. La désignation d’un conseiller municipal spécialement dédié en est la preuve. Grâce à un vrai travail de collaboration entre le maire et la Métropole, nous avons réussi à assainir les finances de l’ASAMIA et accompagner 55 familles d’agriculteurs et leurs exploitations, valorisant ainsi l’agriculture et son savoir-faire Aubagnais » explique Matthieu Hermant.
Le PLUi en chiffres :
Zone agricole est passée de 814 à 865 ha => soit + 51 ha,
Zone naturelle stricte est passée de 2.538 à 2.702 ha => soit + 164 ha
PLUi de 2024 :
Zone Agricole est passée de 865 à 907 ha => soit + 42 hectares,
En résumé, le PLUi c’est :
Plus de zone agricole (+ 42 hectares / PLU et + 93 hectares / POS)
Plus de protection de la nature et de la biodiversité, arbres plantés, moins d’étalement urbain.
2/ Une politique partenariale pour une meilleure gestion des espaces
L’enjeu pour la ville d’Aubagne résidait en deux points : mieux répartir les zones naturelles du territoire aubagnais pour les développer et les protéger. Les élus locaux ont donc engagé une véritable dynamique foncière agricole fondée sur une collaboration étroite entre les services de la ville et la Chambre d’agriculture.
Ainsi, un projet d’envergure a été mis en place avec le CETA (Centre d’études techniques agricoles) : le projet de la Campagne Lambert, distingué en 2024 par le Prix de la Gazette des communes, visant à installer cinq jeunes néo-agriculteurs sur cette parcelle de 15 ha réservée à la Ville.
Denis Bon, président du CETA nous confie : « Le CETA accompagne depuis 1993 les agriculteurs sur les techniques agricoles innovantes. Il dispose de deux techniciens qui apportent leur regard d’expert pour améliorer la production. Financé par la Métropole, la ville et les cotisations des agriculteurs, le CETA gère le Carré producteur du marché d’Aubagne et anime la marque « Les Jardins du Pays d’Aubagne », qui garantit une production locale de qualité. Nous soutenons les projets de la Ville comme celui de Camp de Lambert, pour lequel les jeunes agriculteurs installés ont bénéficié de notre aide. Artisans de la vente en circuit court, nous sommes à l’origine de la création de deux magasins de producteurs à Napollon, puis Marseille. »
La forêt, quant à elle, constitue un atout touristique de plus en plus important à l’aide des circuits pédestres et cyclistes valorisés par l’Office de tourisme intercommunal (OTI). La Ville d’Aubagne possède une forêt communale soumise au régime forestier dont la majeure partie est gérée par l’ONF depuis plusieurs décennies. Cette forêt s’étend sur 615 ha en deux parties, l’une du côté du Garlaban, l’autre du côté des Calanques. La municipalité entretient ainsi un partenariat précieux avec l’ONF. Son technicien Mathieu Wolff photo en détaille les contours :
Aujourd’hui, avec la Ville d’Aubagne, nous réalisons son nouveau Plan de gestion, colonne vertébrale d’une gestion durable. Le précédent datait de 2010. Ce plan définit des objectifs pour les 15 prochaines années sur les différentes parcelles identifiées, en lien avec l’ensemble des acteurs concernés. La Ville d’Aubagne se montre un propriétaire forestier particulièrement motivé, et le dialogue avec ses élus est très constructif ! Cette année elle vient d’ailleurs de déléguer à l’ONF la gestion de 96 hectares supplémentaires situés au pied du Garlaban, signe de la confiance qu’elle nous accorde. » Ce partenariat étroit se concrétise par un important travail de prévention puisque l’ONF se charge du nouveau plan communal de débroussaillement : coupes d’arbres, entretien des bordures de pistes, information aux usagers et propriétaires. Ces actions facilitent les interventions des pompiers et ont réduit le nombre des départs de feu depuis plusieurs étés : il n’y a pas eu de feu de plus de 20 ha sur le territoire communal depuis 2017.
3/ La biodiversité au cœur des priorités
Portée par la vision globale d’un patrimoine naturel exceptionnel à préserver, d’un savoir-faire agricole reconnu qui permet de fournir aux habitants des produits de qualité, l’équipe municipale est aussi déterminée à préserver la biodiversité de son territoire.
Les études de la Métropole indiquent que la commune d’Aubagne abrite 22% de la faune et de la flore recensée sur le territoire d’Aix-Marseille Provence et 191 espèces répertoriées au niveau national.
La Ville d’Aubagne s’est résolument lancée à la reconquête de sa biodiversité, notamment avec la mise en place d’un Atlas de la Biodiversité communale, et le soutien de l’Office Français de la Biodiversité : « Notre objectif est de mieux connaître, pour mieux préserver la biodiversité du territoire. Nous sommes accompagnés pendant 3 ans par la Ligue de Protection des Oiseaux et le CPIE Côte Provençal pour mener de nombreuses actions d’inventaire et de protection auxquelles nous invitons tous les Aubagnais ! » se félicite Faustine Thibaud, conseillère municipale déléguée à l’Ecologie.
Libellules, oiseaux, papillons, lézards, chauve-souris ou batraciens, tous doivent faire l’objet de l’attention de chacun, à commencer par les enfants : écoliers, collégiens ou lycéens sont nombreux à être impliqués dans des projets comme « Nettoyons le Sud », « 1 arbre 1 enfant » ou « La forêt s’invite à l’école » que la Ville soutient activement. Depuis 2022, une classe de 5ème du collège Garlaban porte avec l’OFB une « Aire Educative Terrestre » sur le site du parc des Défensions, petit espace naturel géré de manière participative par les élèves. Le concours de végétalisation fait aussi partie des actions de sensibilisation et d’appel à la participation des habitants. Les prochaines « 72 h de l’écologie » organisées pour la première fois à Aubagne du 11 au 14 juin vont offrir aux Aubagnais une autre occasion de découvrir les nombreuses activités en cours et les associations qui les portent.
Le projet du parc de l’Huveaune est l’exemple le plus significatif de cette volonté de recentrer, en concertation avec les Aubagnais, la place de la nature au cœur de la ville : avec l’Epage HuCA, les rives de l’Huveaune, redessinées, replantées en essences nobles et adaptées au changement climatique, seront à nouveau accessibles aux Aubagnais d’un jour ou de toujours.
4/ La Nature en ville et dans les écoles
Les 18 agents du service Espaces verts de la ville installent et entretiennent des suspensions fleuries dans le centre ancien et notamment la rue Rastègue, réalisent les aménagements du parc Jean Moulin, parmi lesquels la création il y a deux ans du jardin aux papillons, avec la participation de l’association culturelle « Le grain de la vallée » et l’installation d’un parcours pédagogique pour reconnaître les essences.

Par ailleurs, dans les cours des 27 écoles et dans les 50 aires de jeux installées dans les parcs et les crèches, la Ville a réalisé d’importants travaux de rénovation et de végétalisation qui visent à atténuer les effets du réchauffement climatique : « Nous avons fait le choix de désimperméabiliser les cours pour laisser l’eau s’infiltrer dans le sol, de planter arbres, arbustes et espèces grimpantes pour apporter de l’ombre et rafraîchir les murs, d’installer des mini-potagers comme support à la sensibilisation des enfants » explique Sophie Amarantinis, adjointe déléguée à l’Enfance, à l’Education et à l’Enseignement Supérieur, à la Solidarité.
Aubagne a également lancé un marché floral annuel sur le Cours Foch, tandis que l’Association des commerçants s’engage pour l’embellissement du centre-ville et de leurs vitrines. Sur la rue de la République, sur les places et placettes, de petits îlots végétalisés, sorte de micro-forêts, sont aménagés. L’Espace des libertés, lieu de départ de la voie verte qui traversera le nouveau parc de l’Huveaune, est aussi l’objet de travaux de renaturation, avec un projet de mur végétal qui couvrira bientôt sa façade principale. En transformant l’ancien parking du haut du cours Voltaire en espace vert, en réalisant un nouveau parc dans le jardin de la Villa Barthélémy, la Ville concrétise sa promesse « d’un espace vert à moins de 15 minutes à pied de chaque habitant ».
« Nous déployons de nombreux efforts pour embellir la ville et préserver son cadre naturel » insiste Monique Moïse Hirmann, conseillère municipale déléguée à la Ville Fleurie et aux Parcs et Jardins. « La tâche est exigeante, car le changement climatique nous impose de nous adapter en permanence, mais aussi en raison de l’étendue de notre territoire, qui nécessite une vigilance et des interventions quotidiennes à grande échelle. »