Manon danse au cœur de la Grosse Pomme.
Manon danse au cœur de la Grosse Pomme.

Professionnel

Manon Bal

Danseuse

Publié le

 

To dance is to live ! Voilà le credo que pourrait défendre Manon Bal, jeune danseuse professionnelle formée à Aubagne à La Maison de Réjane. Débuts à 5 ans avec Réjane Losno, premier concours pour ses 8 ans, elle passe très vite du classique au jazz, sans oublier la danse orientale et le hip-hop. Réjane Losno se souvient: « Manon n’était pas différente des autres petites filles mais elle affirmait très fortement son désir de danser. Ce qui la caractérise, ajoute la professeure de danse, c’est sa force de caractère ». C’est cette détermination qui l’a conduite à mener une carrière de danseuse professionnelle au sein de la Cie Ephrat Asherie Dance à New York. « Elle était extrêmement motivée, poursuit la pédagogue aubagnaise, et faisait preuve déjà d’une intelligence corporelle. »

Pourtant le désir d’en faire son métier n’est pas venu immédiatement. Elle a multiplié les expériences dansées, les stages, les concours, tout en ayant une scolarité normale jusqu’au bac S. Option danse, tout de même. Le diplôme acquis, elle s’inscrit en fac de psycho, la danse reléguée au rang de hobby. Mais très vite elle est rattrapée par son destin. En septembre 2013, à 18 ans, elle intègre à Paris le Centre International de Danse, Rick Odums, un danseur déjà croisé au cours de stages.

Et c’est la révélation. « Je ne regrette en rien ce choix d’école, c’est celle qui me correspondait le mieux » affirme-t-elle. L’école cultive un lien privilégié avec la Compagnie Alvin Ailey, un des rêves de Manon. Si à l’époque elle pensait intégrer le monde professionnel à Paris, une audition en décida autrement et elle partit à New York pour le Alvin Ailey American Dance Theater. « Je ne me voyais pas partir seule, mais nous étions cinq de l’école de Rick Odums à être pris… ». Un stress de folie, et celle qui préfère l’organisation, est un peu déstabilisée. Or, « dès le premier jour à New York, je me suis sentie chez moi » lâche Manon.

Mais l’ancrage aubagnais demeure. Elle se souvient : « quand je danse, je pense à Réjane. L’ouverture à toutes les esthétiques de danse, je la lui dois, grâce à elle je m’adapte à tous les styles. J’en suis là aussi grâce au soutien indéfectible de mes parents. Ils m’ont toujours prise au sérieux. »

Manon aurait pu rester chez Alvin Ailey, mais elle a senti qu’il lui fallait avancer. Sa technique de danse avait changé, gagné en stabilité. Elle avait découvert la ville et sa culture underground. Le temps était venu de se découvrir, elle. « J’avais besoin de scène ». Et c’est ainsi qu’elle passe des auditions, intègre la Cie Ephrat Asherie Dance, et remplit son premier formulaire de visa d’artiste.

« Je dois prouver que les États-Unis ont besoin de moi au niveau artistique ». Aujourd’hui alors qu’elle a dansé au Jacob’s Pillow, un des plus grands festivals de danse, qu’elle parcourt les USA avec la Cie Ephrat, et qu’elle a elle-même créé sa compagnie avec deux amies, elle s’apprête à connaître à nouveau le stress de la demande de visa. Une étape de plus qui enrichira sa danse.