Désinfestation de l'église Saint-Sauveur les staties

Travaux

Traitement de choc à l'église Saint-Sauveur

Infestation de xylophages… La menace planait sur les boiseries de l’église Saint- Sauveur. En juin, celles-ci ont fait l’objet d’une campagne de désinfestation, destinée à assurer la sauvegarde de ce patrimoine aubagnais.

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Edifiée au XIe siècle, l’église Saint- Sauveur conserve entre ses murs neuf éléments en bois, classés ou inscrits au titre des Monuments historiques. Sur un retable en noyer, l’artiste marseillais Jean Capus a sculpté en 1719 « deux anges adorant l’Agneau pascal ».

Désinfestation Saint-Sauveur statueLe buste reliquaire de Saint Matthieu, en carton-pâte doré et à la base en bois, pourrait être l’oeuvre d’Albert Duparc, un autre sculpteur marseillais du XVIIIe siècle. Parmi le patrimoine mobilier de l’église figurent également deux reliquaires en bois peint des XVIIIe et XIXe siècles, les stalles du choeur du XVIIIe siècle, les panneaux de L’Adoration des Mages et de La Descente de croix. Dans la sacristie, sur une crédence en noyer située au centre de huit panneaux installés en 1830, trône la statue en bois polychrome du Christ aux liens, œuvre anonyme du XVIe siècle.

ce mobilier protégé s’ajoutent bien d’autres boiseries qui méritaient elles aussi d’être préservées de la gourmandise des xylophages, ces insectes friands de bon bois sec. Les études menées par l’entomologiste du Centre Interrégional de Conservation et Restauration du Patrimoine préconisaient, en effet, une désinfestation de l’ensemble des éléments en bois de l’église et de la sacristie.

Désinfestation Saint-Sauveur les boiseriesDeux types de traitement Menée fin juin, l’intervention a été confiée à l’entreprise ATH (Agro Techmo Hygiène), dont la compétence, dans ce domaine, s’est exercée en divers hauts lieux du patrimoine français, de la bibliothèque de la Sorbonne, à Paris, au musée Goya de Castres. L’équipe a procédé selon deux méthodes. Les boiseries sur les piliers de la nef, le retable, les portes, les lambris de mur, les bancs, chaises et prie-Dieu, ainsi que les rampes de la tribune de l’orgue et des chapelles, ont été traités à l’aide d’un gel insecticide, dont le label vert exclut les émanations nocives. « Nous ne pouvions appliquer ce gel sur les objets peints au risque d’endommager les motifs, explique Didier Jehanno, consultant Patrimoine d’ATH. Nous avons donc procédé par anoxie. Il s’est agi d’asphyxier les insectes en plaçant, pendant cinq semaines, les statues et reliquaires sous une bulle dépourvue d’oxygène. » S’il n’a laissé que peu de chance de survie aux xylophages, ce traitement a renforcé la capacité de conservation, dans le meilleur état possible, de ce précieux patrimoine.