Orchestre à l'école : la musique entre en classe

Le lundi n’est pas un jour comme les autres dans la classe de Céline Berlinguer. La journée commence en musique, les élèves retrouvant dès 9h leur professeur d’instrument, avant de se rassembler en orchestre pendant l’heure suivante. Pour ces 25 enfants, la rencontre avec la pratique musicale s’est faite dès le CE1 grâce au dispositif Orchestre à l’école. Accompagnée par l’association du même nom, cette démarche repose sur un projet à la fois pédagogique et musical, mené pendant trois ans avec les mêmes élèves d’un établissement scolaire, en partenariat avec une collectivité territoriale et une structure spécialisée dans l’enseignement de la musique. Aujourd’hui, on compte 1 462 orchestres de ce type sur le territoire national.

Un répertoire conçu sur mesure

À Aubagne, l’aventure a débuté avec une classe de l’école Nelson-Mandela, au Charrel. « En lien avec les enseignants, notre but est d’apporter la musique à l’école, en déployant auprès des enfants une pédagogie adaptée », précise Alain Négrel, directeur du conservatoire et chef de l’orchestre à corde mis en place dans ce contexte. Au début de la première année, à l’issue d’une présentation des instruments – violons, violoncelles, altos, flûtes et percussions acquis par le conservatoire avec le soutien financier de l’association Orchestre à l’école –, l’élève choisit celui qui l’accompagnera, à l’école comme à la maison, trois années durant. Point de formation musicale préalable à la pratique, mais une prise en main directe de l’instrument : reproduction de sons, apprentissage des consignes à respecter pour les produire au moment voulu, travail sur la posture et la gestuelle, reconnaissance des indications du chef d’orchestre.

« Au fur et à mesure, nous abordons les notes, la manière de les reconnaître ou de les écrire », poursuit le directeur. Quant au répertoire proposé aux enfants, il est conçu sur mesure par l’équipe du conservatoire. « Le projet va crescendo, poursuit-il. Nous organisons des restitutions devant les parents, les autres classes de l’école, au conservatoire puis, en fin de dernière année, un concert de 30 à 45 minutes sur une scène aubagnaise. » Les effets bénéfiques de cette pratique collective de la musique ne tardent pas à se faire sentir sur le comportement des enfants qui gagnent en autonomie, en prestance, en confiance en eux. Au fil des ans et dans un même mouvement d’ensemble, les élèves et leur orchestre grandissent, évoluent et s’épanouissent.