Lycée Joliot-Curie : la fabrique de théâtre

Faire du théâtre au lycée est une option des plus sérieuses. La convention signée entre la Criée Centre Dramatique National et le lycée aubagnais en témoigne. La scène se déroule le 9 janvier dernier à la Fabrique. Là où Macha Makeïeff, auteure, metteure en scène, créatrice de costumes et de décors, directrice de La Criée -Théâtre national de Marseille depuis 2011, travaille quotidiennement. Elle invite à cette occasion ceux qui ont travaillé à ce rapprochement, Delphine Dieu et Nathalie Pelinq, les professeures en charge de l’option Théâtre au lycée, Laura Abécassis, chargée des Relations avec le Public à la Criée et Bertrand Cuvelier, proviseur du Lycée, à la rejoindre.

Le moment est solennel, car cette année va « produire » la première génération de bacheliers option Théâtre. Ils passeront à l’oral et à l’écrit les épreuves autour de trois textes, Britannicus de Racine, Woyzeck de Georg Büchner, et Tous des Oiseaux de Wajdi Mouawad. Pour étudier ces œuvres, outre leurs professeurs, les accompagnent François Cottrelle, Geoffroy Rondeau et Marie de Basquiat, tous trois comédiens, intervenants de la Criée.

Le théâtre aide à comprendre le monde

Au total, ce ne sont pas moins de 80 élèves qui vont bénéficier de cette formation de la classe de seconde à celle de terminale. Partagés entre des enseignements de spécialités et optionnels, ils étudieront des textes, les interpréteront mais découvriront aussi grâce aux visites, aux spectacles et aux intervenants la diversité des métiers de théâtre. L’établissement Joliot Curie est le seul lycée partenaire de la Criée. Laura Abécassis est enthousiaste : « on sent les élèves surmotivés » précise-t- elle et les professeurs de confirmer qu’en effet ils entrent en classe avec le sourire malgré l’intensité du travail à fournir. Ils sont tous d’accord pour dire combien ils se sentent au cœur de leur mission de service public qui vise à former les élèves à cette école du spectateur.

Du côté de la Criée, ces missions sont essentielles pour renouveler le public. Macha Makeïeff y voit là « la philosophie d’un geste républicain ». « Nous sommes l’école du regard, et nous œuvrons pour ne pas fabriquer des consommateurs de spectacle, ajoute-telle, mais des gens qui s’approprient des lieux de culture ». Et « comme on sait regarder le théâtre, on sait regarder le monde » poursuit l’auteure de théâtre. Le proviseur Bertrand Cuvelier n’est pas moins enthousiaste que ses collègues, lui, qui se souvient avoir franchi la porte d’un théâtre quand il était lycéen et qui sait combien le théâtre libère les émotions. « C’est souvent l’école qui amène les élèves au théâtre », ajoute le pédagogue. À présent, c’est l’option Théâtre qui attire les élèves à Joliot !