Histoire

La dame de l'Estello

Le 29 septembre 2020, Marie Reynaud s'éteignait à l'âge de 99 ans. Rendons hommage à cette femme infatigable, dont l'enseignement, les cours, les textes, les spectacles, ont contribué à promouvoir la culture provençale.

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Dans notre rubrique « Histoire d'Aubagne » du mois de février dernier, L'Estello Aubanenco était à l'honneur à l'occasion de son 50e anniversaire. Magali Tacchi, présidente de l’association, rappelait le rôle essentiel joué par sa grand-mère, Marie Reynaud, qui y fit vivre pendant 35 ans la passion de la langue et du folklore provençaux.

C'est en 1966, à l'âge de 45 ans, que commence pour Marie Reynaud, alors enseignante au centre d'apprentissage Sully, dans le quartier des Lignières, ce que Claude Valentin nomme joliment « l'ère de l'expression provençale ». Georges Sicard lui propose d'enseigner le provençal au nouveau lycée Joliot-Curie. « Il avait pensé à moi, qui, certes, comprenait et parlait couramment la langue depuis mon enfance, mais sans avoir reçu la moindre formation littéraire dans ce domaine. C'était pour moi un cas de conscience en même temps qu'un superbe challenge », raconte-t-elle à l'auteur de Ces femmes aubagnaises.

Cigale d'argent et Palmes académiques

De fil en aiguille, on lui commande à Marseille un cycle de conférences sur la Provence. « Et puis Marie tient à un projet, celui de voir perdurer les traditions, le folklore et la création théâtrale de chez nous dans le cadre d'une association ouverte à tous. » En 1970, elle fonde L'Estello Aubanenco, dont les cours de danse et de musique « vont faire, au fil du temps, le bonheur de plusieurs générations de jeunes (et moins jeunes) Aubagnais ».

Pour ses textes, odes chantées, spectacles de danse, émissions de vocabulaire et de grammaire en provençal…, Marie Reynaud reçoit « des hautes autorités » du Félibrige la Cigale d'argent, puis les Palmes académiques décernées par le ministère de l'Éducation nationale et la Médaille de la ville d'Aubagne.

À près de 90 ans, la présidente d'honneur de l'Estello Aubanenco n'avait pas lâché le bonheur d'enseigner le provençal. À la Maison de quartier des Passons, avec l'association L'olive et l'olivier, elle entretenait encore « de sa voix douce et posée de plaisantes conversations dans le parler du terroir », agrémentées « de savoureuses anecdotes », dont elle seule avait connaissance.

Page Facebook : @EstelloAubanenco