Sécurité

Grand angle : le centre de secours principal d'Aubagne

Dans de nombreux accidents de la vie, ils sont notre dernier recours, ceux vers qui l'on se tourne parce qu'ils sont les seuls à pouvoir nous aider, avec dévouement et efficacité. Malgré les difficultés croissantes qu'ils rencontrent au quotidien, les sapeurs pompiers d'Aubagne continuent à assurer leurs missions et à former des jeunes pour qui l'altruisme a encore un sens.

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Sur l'avenue du 21 août 1944, le gyrophare d'un véhicule partant en intervention s'éloigne vers La Penne. À l’intérieur du Centre, l'atmosphère paraît calme, mais la présentation qu'en fait le commandant Olivier Damon permet de dissiper l'impression du moment : « L'activité opérationnelle représente 8 500 interventions de secours par an, et 9 500 sorties d'engins à Aubagne. » Ce qui fait plus de vingt interventions par jour en moyenne, assurées par une équipe de garde de 17 sapeurs-pompiers le jour pour 14 la nuit, en roulement continu.

Dans un département divisé en cinq groupements, le Centre d'Aubagne est l'un des cinq Centres de secours principaux, avec Arles, Salon, Martigues et Aix. Le Groupement territorial Sud comprend 11 centres de secours, dont le plus important, Aubagne, est le support des dix autres.

Ici se gèrent la synergie des personnels et la mutualisation des procédures. Ici se relaient 57 sapeurs-pompiers professionnels, au régime 24 heures de garde/48 heures de repos, 150 sapeurs- pompiers volontaires, ainsi que trois agents administratifs et techniques spécialisés (AATS).

Chaque équipe de garde est composée d'une moitié de pompiers professionnels et d'une moitié de volontaires. Ceux-ci complètent les professionnels pour les congés et les maladies. « C'est l'une des spécificités d'Aubagne : la disponibilité et l'implication des volontaires sont largement suffisantes pour que les volontaires aubagnais se répartissent dans les dix autres centres de secours », explique le commandant Damon. Environ 80 % de l'activité est liée au secours d'urgence aux personnes (SUAP), ce qui correspond peu ou prou à la moyenne nationale. Le parc engins compte une cinquantaine de véhicules, qui vont du simple transport de personnes jusqu'aux engins de lutte spécialisés (feux de forêt) ou courants (feux urbains).

Une anticipation de plus en plus poussée

Les deux risques les plus importants qui touchent le territoire aubagnais sont les feux et les inondations. Les sapeurs-pompiers ne sont pas les derniers à remarquer que les périodes estivales et le risque incendie ont tendance à augmenter du fait du réchauffement climatique. D'autre part une vigilance toute particulière est portée à l'Huveaune et aux ruisseaux : « Cet automne nous avons eu quelques alertes et nous sommes passés tout près d'une intervention importante. Il faut saluer l'effort de prévention des différentes autorités sur la gestion de l'Huveaune. C'est un travail inter-services organisé au niveau départemental, qui porte sur l'entretien des berges, les études d'hydrologie, des données météo de plus en plus précises, des retours d'expérience plus complets, pour aboutir à une anticipation de plus en plus poussée. »

Le Centre de secours d'Aubagne accueille enfin l'École de jeunes sapeurs-pompiers. Dès 13 ans, 56 jeunes répartis en 4 sections, correspondant au cursus de formation en 4 ans viennent acquérir les notions techniques et partager les valeurs humaines qui animent les sapeurs- pompiers. « Ils sont encadrés par des animateurs spécialisés qui veillent au maintien d'un bon niveau scolaire et ils auront la possibilité de devenir sapeurs- pompiers volontaires en fin de cursus. »

C'est aussi en tant que pompier volontaire que le commandant Damon a débuté sa carrière à Meyrargues en 1988. Jeune lieutenant, remarqué par son travail sur les risques liés au tunnel du Mussuguet, il a ensuite eu l'opportunité de pouvoir être nommé à Aubagne sur un poste nouvellement créé par la commune. Sa carrière a constamment progressé, de La Ciotat à Luynes puis au CODIS à Marseille, où nommé commandant il revient à Aubagne vingt ans plus tard, en tant que chef du CSP et adjoint du chef de groupement sud. « Une boucle est bouclée » sourit Olivier Damon. « Je suis très satisfait de pouvoir remercier ainsi cette ville d'Aubagne qui avait misé sur le jeune lieutenant du secteur que j'étais. »