Georges Sicard, son père Louis et son fils Christian qui devint décorateur à l’Usine du boulevard Emile-Combes.

Histoire

Georges Sicard, l'ami des mots, des arts et de la faïence

Il y a 30 ans disparaissait Georges Sicard, fils de Louis, le « père des cigales ». Tout en travaillant à la faïencerie d’art paternelle, cet enfant d’Aubagne né en 1904 fut poète, chroniqueur, comédien et conférencier.

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En 1990, un an après le décès de Georges Sicard, la Ville d’Aubagne lui rendit hommage, éditant Figures et choses de chez nous1, recueil de chroniques de la vie d’Aubagne publiée de 1961 à 1989 dans l’édition dominicale du journal Le Provençal. Georges Sicard se plaisait en effet à conter l’histoire de sa ville à travers celle de ses rues, de son fleuve et de ses traditions, de ses figures illustres, de ses artistes ou de personnages hauts en couleur.

De son père Louis Sicard, qui écrivit lui-même une chronique de la vie aubagnaise avant 1900, il tenait un don de conteur plein de verve et de vie, livrant à ses fidèles lecteurs de savoureux portraits, tels ceux de « Madame Caboufigue qui fraudait l’Octroi… et parlait trop » ou du potier Mesté Blin, façonneur de trompettes de Saint-Jean et inventeur agile du « pétadou », une boule d’argile qu’il parvenait à 80 ans à faire monter à deux ou trois mètres et atterrir sur le nez d’un badaud.

Homme de lettres et de théâtre

Comme son père, Georges Sicard se passionna pour le théâtre, interprétant plus de 150 rôles différents, dont nombre d’entre eux au sein de la troupe aubagnaise des Amis des Arts dont il devint le président en 1933. Dans les années 1920, il fut l’un des premiers comédiens de l’ancienne radio Marseille- Provence, sur laquelle il anima plus tard avec son épouse des émissions très populaires comme « Coups de soleil », sous l’appellation de « Georges d’Aubagne et Marguerite Marchi ».

Homme de lettres, Georges Sicard fut également conférencier, prononçant quelque 500 « causeries » sur la musique, la poésie (il fut lui-même poète), le théâtre ou la littérature.

La faïence n’en demeurera pas moins au cœur de son existence. Chargé de la direction administrative et financière de l’Usine acquise en 1926 par son père boulevard Emile-Combes, Georges en sera également l’attaché de presse. Avec ferveur, il exposera aux journalistes, dans « un grand luxe de détails, des considérations techniques sur les mélanges de terre, les variétés de pâtes céramiques, les modes de décor et de cuisson »2. Président en 1934 du tout nouveau syndicat d’initiative aubagnais, il organisera avec l’érudit mistralien Marcel Provence, la première exposition de faïence à Aubagne.

1. Georges Sicard, Figures et choses de chez nous, 1990. Textes recueillis par Lucien Grimaud.
2. Henri Amouric, Un été de faïence. L’atelier Sicard, 1895-1972. Catalogue de l’exposition présentée aux Ateliers Thérèse-Neveu en 2012.

Ces ouvrages peuvent être consultés au service Archives-Patrimoine, rue de la Liberté, 04 42 18 18 87. Le lundi, de 9h à 12h et de 14h à 17h. Le jeudi et le vendredi, de 9h à 12h.