Enseignement supérieur

Faire école : la nouvelle ambition du SATIS

Installé depuis bientôt trente ans sous les platanes de l'ancien cours complémentaire du boulevard Lakanal, le SATIS prépare sa prochaine mutation. La CCI Marseille Provence et la Ville d'Aubagne y invitaient le 27 septembre dernier les décideurs locaux.

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Derrière l'acronyme SATIS se développe ce qui est tout simplement l'unique formation de haut niveau (Licence 3 et Master) dans le quart sud6est de la France (Rhône-Alpes compris) pour les métiers de l'image et du son.

140 étudiants qui trouvent à Aubagne un environnement idéal pour plusieurs années d'études spécialisées dans la réalisation, la production, la prise de vue, le montage, la musique de films… Depuis sa création, le SATIS nourrit et accompagne le développement d'une filière qui pèse lourd dans l'économie régionale, celle de la production cinématographique et télévisuelle.

« Avec 1 715 jours de tournage, la Métropole marseillaise est la première derrière Paris, et l'un des territoires les plus filmés au monde », explique Sabrina Roubache, membre élue de la CCI Marseille Provence. « 1 500 établissements du cœur de métier ont été identifiés, réalisant un chiffre d’affaires de 550 M€ et représentant 3 000 emplois. »

Au cœur de ce maillage d'entreprises et de professionnels, le SATIS alimente depuis des années les productions réalisées localement en auteurs et techniciens particulièrement appréciés. Fortifier cette filière économique signifie améliorer la visibilité et les moyens de ce département de l'Université Aix-Marseille.

Améliorer la visibilité de la formation

L'un des défis est d'augmenter la part d'auteurs et producteurs originaires de la région dans les productions nationales : « 95 % de la postproduction (montage son et image, mixage, musique…) en France se fait à Paris », déplore son directeur Rémi Adjiman. « Nous constatons que pour qu'un mixage se fasse à Marseille, il faut un couple réalisateur/ producteur qui soit installé en région : il est donc indispensable d'accroître la part de producteurs délégués et d'auteurs qui sont d'ici. »

Pour accompagner cette dynamique, Rémi Adjiman pilote une transformation qui ambitionne de faire passer le SATIS au niveau d'une véritable École Nationale Supérieure, à l'image de l'ENS Louis Lumière à Paris, ou de l'ENS de photographie à Arles.

Deux objectifs : améliorer la visibilité de la formation dans les médias, auprès des professionnels et du grand public, mais aussi lui donner les moyens matériels de son expansion. C'est ici que la Ville montre une nouvelle fois son implication. « L'année prochaine vont débuter les travaux pour un nouveau bâtiment qui reliera les deux déjà existants, et accueillera de nouveaux studios de postproduction, un foyer étudiant, une bibliothèque ainsi qu'un écran permettant des projections extérieures. La réhabilitation de l'ensemble du pôle suivra, avec le financement de la Région et du Département, pour une inauguration prévue en 2023. »

D'ici là, le SATIS espère atteindre son objectif de devenir l'École nationale supérieure d'Aubagne.