Albert Cohen et Marcel Pagnol : Marseille et la Méditerranée en partage

« Cohen-Pagnol, voilà un alliage aussi disparate que singulier, entre deux plumes qui ont la Méditerranée en partage ». Ces mots de Thierry Fabre, fondateur des Rencontres d’Averroès, dans sa préface au livre de Dane Cuypers, Albert Cohen-Marcel Pagnol, une amitié solaire, donnent immédiatement le ton de cet ouvrage. Au fil des pages, Dane Cuypers invite le lecteur à découvrir le paradoxe de cette amitié entre deux hommes dont on pense que tout les sépare, l’un, juif venu de Crête et fils de commerçant, l’autre, fils d’un instituteur prônant la laïcité, ancré dans sa Provence natale. Et pourtant, il s’agit bien d’une amitié très profonde qui naît le jour de leur entrée au lycée Thiers à Marseille en 1906. L’auteure la qualifie de « solaire » qui aura duré toute leur vie et qui a pour origine Marseille. « Des hommes aux personnalités si éloignées, des écritures qui, a priori, n’ont pas grand-chose en commun et pourtant cette amitié indéfectible » écrit-la romancière.

Une amitié indéfectible

Dane Cuypers s’est intéressée tardivement à Marcel Pagnol alors que sa passion pour Albert Cohen remonte à sa prime jeunesse. Tout au long de ce livre, elle nous fait découvrir et l’un et l’autre, nous met face à l’antisémitisme vécu par Cohen et le traumatisme qui l’accompagne. Elle analyse le rapport que les deux hommes ont entretenu avec leur mère et l’influence que cela a pu avoir sur leur œuvre. Le lecteur découvre que cette amitié qui a duré jusqu’à la fin de leur vie, au gré de rencontres souvent espacées, tout comme leurs correspondances, aura toujours été sans l’ombre d’une jalousie, et qu’ils ont été les fervents admirateurs de leurs œuvres respectives. Avec ce livre, Dane Cuypers réalise ce que personne n’avait jamais fait: rapprocher ces deux écrivains que l’on pense à tort si différents.