Culture

1937 : L'art santonnier s'expose à l'hôtel de ville

Le Marché au santon et à la céramique fête cette année ses 50 ans. À cette occasion, le service Archives Patrimoine revient, à partir du 24 décembre, dans le hall de l’Hôtel de Ville, sur la première exposition d’art santonnier qui se tint à Aubagne il y a plus de 80 ans.

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Le dimanche 3 octobre 1937, la ville d’Aubagne inaugurait l’avenue Elzéard-Rougier. La cité santonnière avait souhaité rendre hommage à l’historien et poète des santons, dont l’attachement indéfectible à ces figurines d’argile l’amenait fréquemment à les comparer aux statuettes en terre cuite de l’ancienne ville grecque de Tanagra. Elever l’artisanat santonnier au rang d’art ! Tel avait été son objectif et tel fut celui du syndicat d’initiative, organisant à l’occasion de cet événement, la première exposition d’art santonnier.

Président du syndicat d’initiative, Georges Sicard, fils du créateur de la cigale en faïence, n’avait eu aucun mal à convaincre les collectionneurs, tout comme les santonniers du canton d’Aubagne, de participer à cette manifestation artistique. À 10h30, la salle des Commissions de l’Hôtel-de-Ville (l’actuelle salle Paul-Dol) ouvrit ses portes au public, venu en nombre découvrir tableaux, photographies, cartes postales, textes de Rougier, et bien sûr une joyeuse farandole de crèches et de santons.

« Seize santonniers présentent de petites merveilles de grâce ou de naïveté charmante, de haut goût ou d’habile métier. Des céramistes font voir des pièces où le santon est utilisé comme motif décoratif, ou des taraïettes chantées par Elzéard Rougier », rapportait un journaliste, consacrant une pleine page à l’exposition. Alors âgée de 66  ans, la santonnière Thérèse Neveu avait extrait de son atelier de la cour de Clastres, celui-là même qui accueille aujourd’hui le nouveau Petit Monde de Marcel Pagnol, l’une de ses magnifiques crèches, ainsi qu’une trentaine de santons en faïence ou en terre cuite. Des Aires nouveaux, Mesdemoiselles Gastine (ainsi désignait-on à l’époque les deux sœurs qui ont donné leur nom à l’avenue qui dessert l’hôpital d’Aubagne), avait apporté « 33  sujets dont huit de grande taille, une maison et six faïences ». Marius Chave, dont le petit-fils Christian a repris l’atelier, avait accompagné de six moutons sa trentaine de sujets.

Aujourd’hui, le Marché au santon et à la céramique, comme la Biennale de l’art santonnier, le Village des santons de Provence et les expositions de la galerie Argilla, nous montrent que, plus de 80 ans après cette première exposition aubagnaise, l’art santonnier est toujours bien vivant.